CA ME DEMANGE

Plage de La Franqui et colline de Leucate, 30 août, 10 h du matin
Plage de La Franqui et colline de Leucate, 30 août, 10 h du matin






En rentrant de Capestang (Hérault),

nous avons préféré

rester loger à La Franqui (Aude).








La "bergerie" de Tonton est vide d'occupants - sorti des gékos de son grenier et des scorpions entre les moellons. Cela nous évite encore une petite heure de route jusqu'à Corneilla (Pyrénées Orientales), en pleine nuit et alors que les hépatocytes commençent leur lent travail de clairance des aldéhydes issues de l'éthanol. Avec le départ des aoûtiens, les nuits sont calmes au pied de la falaise de Leucate. Seuls une chouette de passage ou un TGV en goguette viennent altérer de temps à autre le silence de l'étang.


Au matin, malgré les entrées maritimes, il fait bon s'attabler pour le petit déjeuner sur la terrasse. Mais nous ne sommes pas seuls: cette année, des millions de phlébotomes prennent leur repas en même temps que nous. J'avais fait leur rencontre il y a deux semaines au retour de chez Alison. Une sieste en petite tenue sur un matelas à même le sol s'était soldée par des centaines de piqûres. J'endure.


Hier matin, seuls mes bras et ma nuque ont prêté leur cuir à l'aiguillon des insectes. Mais ce matin, je suis un véritable "pot de démangeaisons". Généralement, je ne réagis qu'au bout de 24 heures à ce genre d'insectes et ce fut également le cas cette fois-ci. Les lésions de grattage, innombrables, de l'attaque précédente sont quasiment cicatrisées mais des dizaines de nouvelles enflures sont apparues sur mes avant-bras et le haut des épaules, jusqu'à la naissance des cheveux. Ça gratte! 


Le croissant avait bon goût, et la promenade jusqu'à la grève fut agréable, mais les insuffisances des campagnes d'éradication se paient cash. On tente de diminuer l'usage des insecticides dans les anciens marais de la Salanque et de la côte audoise, ce que j'approuve, mais les campagnes de substitution (largage par avion de microbes détruisant les larves des insectes piqueurs) se heurtent aux caprices d'Eole dans notre région. Tout cela n'est pas grave.


Le phélobotome, lui, présente toutefois un autre danger: les leishmanias. L'endémicité des espèces animales est très élevée. On parle de 30 % de contamination des chiens de nos départements. Il existe quelques cas de leishmaniose humaine cutanée par an, le fameux Bouton d'Orient des Croisés ou des bourreaux envoyés par le père Bush dans le Golfe. Et on décrit sporadiquement l'une ou l'autre leishmaniose viscérale chez nous également. On ne va pas se plaindre: ailleurs dans le monde, il meurt quasiment autant d'habitants des zones contaminées que du paludisme. Et le traitement reste peu satisfaisant. Par chance pour moi, qui suis athée, l'antimoine conserve toute sa place! 


"Wight is Wight, viva Donovan"

chantait Delpech avant qu'il ne retombe malade.



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