J'ETAIS PASSE A CÔTE

Ceci n'est PAS le dernier Amélie Nothomb
Ceci n'est PAS le dernier Amélie Nothomb













Cette édition-ci

a été imprimée

pour le Club

France Loisirs.














Je l'ai piquée dans les rangements de ma mère, et (re)lue d'une traite devant les flammes du Godin Colonial de la terrasse de notre petite villa coxydoise. De la même manière, mon édition (1970) de "Le Bon Usage" de Maurice Grevisse, sans accent aigu sur le "e", est celle, cartonnée, du Club Français du Livre. Mais je n'ai pas lu d'une traite cet ouvrage-là.


J'étais passé à côté, comme on dit, de ma première lecture de "Pétronille", m'en souvenant  surtout comme d'une ode au champagne, et aux champagnes de marques en particulier.  Je n'en bois jamais, sauf quand le protocole m'y force. Comptant parmi les camarades - "ami" revêt pour moi un sens trop fort et trop intime, et "copain" n'est plus de mon âge - de l'oenologue de la maison Ramos Pinto, qui m'a toujours reçu avec beaucoup de gentillesse, j'ai été amené plusieurs fois depuis que le groupe Roederer a jeté son dévolu sur cet excellent shipper de Porto à acepter une coupe de champagne lui appartenant, parfois même du "Cristal", pour ne pas détonner (deux "n") en public. Je ne trouve pas cela bon du tout. Et la même chose vaut pour la plupart des autres noms très connus.


Ce n'est pas la bulle qui me gêne, ni même le champagne en lui-même. C'est son prix exorbitant pour les produits de grande diffusion et de base qualité: plusieurs dizaines d'euros dans la GD. Les cuvées "haut de gamme" des mêmes maisons ne me convainquent généralement pas plus, et on parle alors en centaines d'euros. Par contre, certains manipulants champenois élaborent évidemment de très jolies choses, au prix d'une bouteille de vin tranquille de qualité similaire. Le surcoût lié à la méthode de production est alors compensé par le haut rendement à l'hectare des vignes de cette appellation.


Mais je n'en dégoûte pas les autres.


Revenons à nos moutons: le roman. L'auteure y offre en pâture des confessions autobiographiques très amusantes, sans omettre de laisser planer un doute: où commence la fiction, où le voile se lève-t-il réellement ? On lui reproche ce flou. Moi, je pense qu'il fait partie du charme de son oeuvre. Une romancière peut romancer ce qu'elle nous dit d'elle-même. Elle peut même tout modifier. Qu'elle soit née à Kobé ou à Etterbeek me laisse froid: à sa naissance, elle a reçu un réel talent de plume et de l'imagination. Pour le reste, basta.


Et cette Pétronille représente l'amalgame de traits de caractères qu'on me prête, qu'on lui prête, et que je trouve également chez deux ou trois de mes amies chères. Le tout virevolte et avance à toute allure: il faut une heure de lecture concentrée pour ce régaler de l'opus. Il aurait fallu une trentaine de pages supplémentaires pour s'offrir une autre chute: celle-ci est inédite mais non expliquée. Bien sûr, c'est au lecteur de bâtir des hypothèses et puis de reconstruire un scénario. Mais ce petit bouquin nous prend tellement par la main, depuis le début, que ma fainéantise aurait apprécié qu'il continuât de tout de me dire, de tout me montrer, jusqu'au point final.


Voilà, madame l'écrivaine,

j'ai apprécié celui-ci aussi ...

la deuxième fois.



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