PROFESSION: OENOLOGUE, COMMERCANT,VIGNERON

Jolie étiquette, contraste avec les habitudes locales "tristounettes"
Jolie étiquette, contraste avec les habitudes locales "tristounettes"















Je me méfie

des oenologues.

















Certains, fins psycholoques, y verront de la jalousie de ma part. ou je ne sais quoi d'autre.

Pour me dédouaner, je vous citerai quelques membres de cette profession avec qui je m'entends très bien ou pour qui j'ai au moins une grande estime, maintenant, hic et nunc, ou bien par le passé: Laurent Duret pour commencer. Tant mieux, car c'est justement MON oenologue. Et puis André Dubosc, qui fut le magicien de Plaimont. Et Jean-Claude Berrouet, l'homme de Trotanoy et Petrus, qui m'a fait l'honneur de loger à Wemmel. Et Jean-Louis Chave (le petit-fils). Et João Nicolau de Almeida (Ramos Pinto) et Luís Pato. Et Daniel Abrial (sur Bandol) etc ... Ma liste peut s'allonger et ainsi concurrencer Prévert et Despamure.


Non, l'oenologue est un peu chimiste, un peu microbiologiste (très peu), un peu physicien, un peu ingénieur agronome,

"di tutto un po'" disent les Italiens. Et puis, ils sont des experts en ce qui consiste à améliorer un vin qui est en train de mal évoluer. Ca, c'est leur vraie fonction et elle est très utile.


Parfois, souvent même, des oenologues deviennent vigneron, chez eux! Parfait.

Mais ce n'est pas à eux de "faire le vin" pour les autres.


Jean-Luc Colombo m'a reçu, avec mon ami Xavier, une fin d'après-midi d'automne, en 1993 ou en 1994. Et j'ai la reconnaissance de l'accueil, ayant je pense le sens de l'hospitalité moi-même. Nous avons passé un moment édifiant et goûté de très bons vins, dont cette cuvée de 1991 - naissance de la Loute - des Ruchets. 


Après, M. Colombo est un oenologue consultant très demandé, un gros fournisseur de barriques de qualité, une vedette du monde du vin et le patron d'un mini-empire commercial oenologique. Nos mondes se croisent peu. Des "amis qui me connaissent mal" pensent que le succès des autres m'insupporte. C'est sans doute l'impression que je donne, mais ne correspond pas à la réalité. C'est plus large que cela, plus généraliste. Notre civilisation court à sa perte, alors que les terriens ont TOUT pour assurer une bien-être plus grand que jamais à la population. A UNE condition: redistribuer. Et ce qu'on appelle "succès" chez les libéraux, les capitalistes, les sociaux-démocrates, c'est accumuler des sous, de la propriété, du bien, du pouvoir, de l'influence. A ce niveau-là, oui, je réprouve. Votre président - celui des Français, je veux dire - aurait prétendu qu'il n'aime pas les riches. C'est une déclaration peu intelligente et il la dément en plus quotidiennement dans ses actes, ainsi que son équipe gouvernementale. Et je n'y souscris pas du tout. Mais j'aimerais que les riches partagent, au moins un peu. 


Revenons au vin qui constitue le sujet premier de ce blog.

Cornas est un terroir qui me tient à coeur. Petite bloemlezing des raisons, sorte de Edelauslese justificatif:

- un splendide article de Pierre Casamayor (tiens, encore un oenologue, si je ne m'abuse, que je respecte beaucoup) pour

  "Le Rouge et le Blanc", il y sans doute 30 ans

. la rencontre de Robert Michel (1987?) et tout de suite après de Thierry Allemand

. les vins de Clape, de Juge, de Balthazar, de Voge, de Lionnet ... j'en oublie

. une paire d'heures passées sur le coteau, une vieille sulfateuse sur le dos. J'étais bleu, liitéralement ... 



J'ai décrit mon émotion à la dégustation de la Geynale 1991 de Robert Michel ici. Et, pour faire bonne figure, une poule faisanne qui ne hantera plus la garrigue sous Força Real - merci, Monsieur Raymond Martinez - a accompagné ce magnum des Ruchets 1991 de Jean-Luc Colombo. Belle étiquette et bon vin.


Je l'ai carafé et secoué comme un vieux prunier. Puis remis en bouteille. Et ensuite recarafé. Il était donc un peu trouble. Je m'en fous, aucune sensation tactile désagréable à cette turbidité légère. il a dégazé et dégazé, et dégazé et sa couleur a ensuite augmenté en intensité. 


Son nez est ... typique (aïe, j'ai lâché le mot) du Cornas: de la syrah qui "viande" un peu, du goudron, de la fougère mouillée. Il a un côté bandolien.


Mais c'est la qualité des tannins, surtout en fin de bouche, et son gras qui m'enchantent.


Je vais vous le dire tout de go:

Monsieur Colombo a oublié d'être oenologue

au moment où, devenu vigneron,

il a élaboré ce vrai vin.



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