MURINOIS: UN MUR Y NAÎT

Un seul intrus au sein de cette ... abondance
Un seul intrus au sein de cette ... abondance













 Je rabâche.















Cela fait au moins trois fois que je vous donne cette adresse: Fromagerie "Le Murinois" au Murinais, petit hameau perché

au-dessus de Saint-Marcellin, auquel on accède directement en provenance de Saint-Vérand.


Le lien que je vous donne est ancien et les horaires d'ouverture ont été modifiés. De même, la façade a changé. Un escalier extérieur donne accès à l'étage de l'habitation disposée comme un châlet de moyenne montagne et on pénètre à présent dans l'espace de vente par une baie qui ouvre sur le devant: un nouveau mûr est né.


C'est le fils de la maison qui nous a accueillis (le samedi matin), tandis que ses parents tiennent étal au marché de Voiron. Il s'agit d'un adolescent réservé et très appliqué. L'éventail des produits est inchangé, et la qualité reste phénoménale.


Je vous parlerai d'un restaurant du quartier Champaret, à Bourgoin-Jallieu, dont Julie, la patronne, nous a envoyés chez le crémier qui lui fait face, nous vantant son choix. Hihi, il se fournit chez le Murinois, comme nous! Nous lui avons pris quelques fromages, pauvrette, en attendant d'aller à la source pour faire le plein.


Ainsi, sur mon plateau - qui aura largement vécu après le souper - vous retrouvez un Saint-Marcellin à l'avant-plan, puis le Saint-Félicien en anti-horlogique, une rigotte, un triple crème (slurp), et le "frais". Quant à la faisselle, moins photogénique au fond de sa coupelle, elle attend au frais dans notre frigo. J'ai volontairement sauté la pâte dure dans mon énumération: une jolie tome d'Abondance achetée ailleurs. Il s'agit d'une meule produite sur une aire très délimitée, au départ de laits des races "abdondance"(55% au moins dans le troupeau), "tarine" et de montbéliardes. 


Les noix proviennent en direct du producteur à Beaulieu et l'agricultrice a corrigé ma bêtise - partagée par beaucoup je pense: pour garder les cerneaux entiers, il faut utiliser une massette comme casse-noix, mais frapper en plein centre de la coquille, pas sur la soudure. Cela marche à tous les coups, même pour un débutant. Si vous filez à Compostelle, en passant par Saint-Brieuc par exemple, ne tentez pas l'expérience avec les Saint-Jacques: le fils de Salomé ne garantit pas le résultat.


Je pense que notre Cruels (2008) fera l'affaire, sauf sur le frais et le triple crème. En ces périodes de nationalisme renaissant, je sais que le credo des Français prévoit du rouge avec le fromage mais, humblement, je partage l'avis de millions de gourmets allochtones dispersés sur les cinq continents: cela "marche" rarement. N'étant pas moi-même un ayatollah du goût, que ce soit pour les liquides ou pour les solides, je prêcherai l'adage wallon (ou chti ou picard, au choix) de ma grand-mère: "Oun boudet ki fait à s'mode, c'est l'mitant de s'nourriture".


Le "triple crème" est semblable à une motte de beurre qui tirerait vers du Brillat-Savarin. Je pense qu'on doit tourner autour des 150% de mat.gr. Il m'en faudra absolument en décembre ... pour les premières Mélanos.


Merci, Véronique et Damien, de nous élaborer ces merveilles.

J'espère vous rencontrer à nouveau la prochaine fois. 

Je ferais bien un peu de troc, moi.


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