GIVRE SUR LE QUERCY

Pris de la fenêtre du premier étage
Pris de la fenêtre du premier étage





On m'a reproché,

sur un autre support,

"d'aimer écrire et

de prendre plaisir 

à me lire". 






La critique était acerbe et se voulait malveillante. Bien sûr, certains aiment à s'écouter parler.

Il me semble qu'il s'agit de deux processus distincts. D'abord, on ne peut s'écouter parler qu'en simultané, tandis que la relecture intervient, par force, plus tard. Et oui, je trouve plaisir à écrire. C'est devenu une des activités qui m'enchante le plus.

J'y mets du temps et du soin. Certains jours, cela se passe mieux que d'autres. Parfois, ma production ne me satisfait pas, même après de nombreuses corrections.


Mais on écrit pour être lu. On s'expose donc au jugement des autres, à leur analyse et à leurs commentaires. Je n'aime pas la notion des artistes qui se "mettent en danger" (sauf un trapéziste de cirque) et en plus, je ne suis qu'un chroniqueur descriptif, un besogneux de la plume, bien loin de l'art. Si l'énoncé d'une opinion suscite la contradiction, tant mieux. C'est pour moi, dans l'isolement villageois, une petite fenêtre sur le monde, sur une pensée différente de la mienne.


Stevenson écrivait: "For my part, I travel not to go anywhere, but to go. I travel for travel's sake". Pour ma part à moi, l'écriture est un plaisir en soi, certes, mais c'est avant tout un pont vers la discussion. Mes fréquentes visites à Bonnanech, outre qu'elles me fournisssent à très bon compte une étape chaleureuse, représentent à chaque fois le challenge stimulant offert par Alison. Elle est certainement la personne que je connais qui se fait le plus volontiers l'avocate du diable, for the sake of having an argument.

Elle teste sa propre conviction et la profondeur de son jugement à l'aune des arguments qu'elle peut apporter à l'antithèse de ce qu'elle pense. Nous sommes parfois en désaccord sur des sujets qui méritent un vrai débat et alors, point n'est besoin de sophismes. Par contre, quand nous sommes d'accord sur l'essentiel, elle s'inventera une posture. 


Mercredi soir, j'avais roulé 1000 km dont 90 minutes dans un brouillard qui empêchait de voir le bas-côté de la route (!) et nous avons pas mal aidé la profession vigneronne à éliminer son surplus éventuel. Nos échanges de vues ont été très consensuels: nous avions plus de choses à nous raconter que de débats contradictoires à entretenir. Il était 3 heures 20 du matin quand on a rejoint le lit - chacun le sien car elle a bon goût. A mon lever, voici le panorama idylique qui m'attendait.


Merci de ton accueil, Alison, et de tes conversations toujours captivantes. Merci à Sandrine pour sa patience devant nos évocations paléolithiques et pour sa collaboration gourmande. Merci à Nelly pour ses brassins, même si cette fois c'est uniquement du jus de la treille qui nous a réhydratée(e)s en son absence. Merci à Christine de me laisser quelquefois à ces soirées champêtres alors qu'elle a froid au fond de son lit solitaire (qu'elle dit).


Et merci à moi d'être un invité si distrayant et plein de ressources:

une jolie entrecôte et une araignée, de race limousine cette fois-ci.

On peut me reprocher plein de choses - si si -

mais pas d'être un pique-assiette.




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Comments: 2
  • #1

    Thierry Charlier (Monday, 07 December 2015 10:05)

    Et dire qu'il y a huit semaines, il y faisait encore si chaud !

  • #2

    Luc Charlier (Monday, 07 December 2015 10:47)

    Il n'y a plus de saisons, ma bonne Dame.