La mamy et la maman
entourent Roman
sous la protection
du Fort Béar.
Christine est née Civale, Nathalie est née Martinez et Roman est née Riand. Il est d'ailleurs né assez rieur aussi; personne ne s'en plaindra. Je ne connais pas son groupe sanguin. Il y a pourtant fort à parier qu'on retrouve dans son génome une grosse similitude avec les paires de bases de Christine. Avant la promenade, tandis que moi j'étudiais pieusement les livres sacrés, comme toujours, elles se sont livrées, elles, à un exercice connu: comment va-t-on s'habiller? Elles ont mis le même manteau, fort seyant par ailleurs, et la fille a emprunté des bottes à la mère. Elles ont passé à l'aniline les racines de leur chevelure, au beurre de cacao le carmin de leurs lèvres et ... étaient toutes deux prêtes à partir au tomber du jour. J'ai capté les derniers rayons du soleil sur mon (petit) capteur et l'armée française a donné un air sécuritaire à la scène.
L'édifice qu'on aperçoit au-dessus du promontoire (Mont Béar, 205 m) fut construit à la fin du 19ème siècle et sert de camp d'entraînement aux techniques de combat urbain à l'armée de terre française. L'été dernier, on a "déjoué" un complot terroriste visant à prendre possession de cet établissment, vide en dehors des périodes d'exercice. Enfin, c'est ce qu'a annoncé un procureur de la république en un premier temps. Après vérification, l'objectif visé était en fait une installation (sémaphore) de la marine nationale situé plus loin, sur l'autre versant de la colline.
Décidément, "le sang des Civale", "l'armée de terre", "la marine nationale", voilà un billet qui prend des relents frontistes. Il ne manque que les reporters-photographes attitrés du département, MM. Rémy Michelin et André Castanet, pour que le tableau soit complet. Ils nous gratifient régulièrement de très belles images aériennes prises au-dessus des P.O. mais travaillent un peu trop souvent avec les militaires et la maison Dassault à mon goût, et leurs commentaires - je les ai rencontrés - appartiennent à cette engeance aussi.
Ne t'en fais pas, Roman, nous on boira du rouge (et du rosé) populaire,
on leur laissera la ration de rhum règlementaire de l'Hôtel de Brienne
pour lui préférer un bon coup d'agricole de la Marie-Galante
et on ira combler tous les sillons pour que jamais
ils n'aient l'idée d'y verser du sang impur.
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