APHORISME

 

 

 

 

 

 

 

Celui-ci me plaît.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le monde qui nous entoure - et peut-être ceux que je ne connais pas également - passe par une phase curieuse, qui tend à augmenter les clivages. Ou bien serait-ce que le libre accès de tous à un canal d'expression public - le "net" pour faire simple - permet de faire savoir ses avis, ses intentions, ses ruses beaucoup plus vite et à une large audience?

 

J'ai un caractère extraverti, un niveau de pudeur des sentiments assez bas et une solide dose de cynisme. Mes avis en eux-même sont souvent réfléchis - ce qui ne veut pas forcément dire qu'ils soient exacts - mais je tiens peu compte de leurs conséquences. Heureusement, ils n'en ont guère, car je n'occupe pas un poste à haute responsabilité ni non plus exposé au jugement des autres.

 

Néanmoins, je me suis fait piéger dans toutes les chausse-trappes possibles des réseaux sociaux, souvent à moitié "de mon plein gré" d'ailleurs.

 

Depuis une année, en gros depuis l'exécution des caricaturistes du journal satirique parisien, il me semble que les fractures apparaissent plus clairement. Je parle des différences qui s'expriment au sein de notre propre communauté occidentale. Je suppose qu'un niveau d'inquiétude élevé, une vie matérielle de plus en plus difficile pour les uns, la crainte de perdre leurs privilèges (de tous ordres) pour les autres, nous amène à réfléchir et donc - souvent - à s'exprimer.

 

Parmi ceux que je croyais connaître, ou bien qui ont refait surface sur le net alors que nous nous étions perdus de vue, je suis surpris de constater qu'ils ont évolué dans un sens inattendu, éloigné de l'image que je gardais d'eux. Je n'exclus pas la possibilité que ce soit moi qui ai parcouru un chemin qui me conduit loin d'eux. On ne va pas épiloguer là-dessus.

 

Deux autres tendances me surprennent, sans doute parce que je vis dans un endroit à grande précarité d'une part, et où le clanisme et la dissimulation font partie des traditions, de l'autre. Il s'agit de l'occultation des conditions très défavorables dans lesquelles subsistent pas mal de gens qui n'appartenaient pas à la "marge" jadis, et de la tendance à avoir souvent une intention cachée d'autre part.

 

La "classe moyenne", que vous définirez comme vous voulez, comprend pour moi l'ensemble qui va de ceux qui possèdent une petite propriété, quelle qu'elle soit, à la limite des "vrais riches". Ceux qui n'ont rien sauf leur salaire - on appelait cela un prolétaire, jadis - n'entrent pas dans la classe moyenne. Ceux qui ont "tout" non plus. Cette classe moyenne mène une vie plus difficile que jadis. Financièrement d'une part, mais aussi psychologiquement car elle voit ses revenus baisser et elle a peur que cela ne s'arrête pas. Ceci l'amène à exprimer des points de vue "défensifs". Le plus souvent, à mon humble avis, elle se trompe de cible dans ses accusations: les migrants, LE gouvernement, les assistés, les fainéants ... Ayant dit cela, je n'entre pas dans une analyse qui me dépasse. Mon intention était de souligner à quel point cette classe moyenne ignore, ou feint d'ignorer, la réelle misère de ceux qui ont encore moins qu'elle. Je n'avais jamais vu cela de près dans la Belgique d'il y a quinze ans. Je le rencontre quotidiennement dans le sud de la France et en Espagne en 2016. C'était mon premier point, la non-prise en compte du dénuement général.

 

Dans ce qu'on lit, peu importe la source, il me semble qu'il y a très souvent une intention cachée, un projet secondaire. Tantôt, c'est de la publicité pure et simple. Parfois, c'est de la flatterie en sous-main: quand les choses vont mal, il vaut mieux être bien avec ceux qui pourraient vous aider - ou vous nuire. Enfin, pour réaliser quelque chose dans une société devenue aussi complexe, aussi régulée que la nôtre, on dépend de la bonne volonté, mais aussi de l'autorisation et des aides de plein de monde. Voilà le germe de la flagornerie, de l'hypocrisie, de l'esprit courtisan. Il n'y a plus de monarques, ou bien ils sont devenus peu influents, mais on a recréé un autre mode de féodalité.

 

Wilde - que j'essaie de découvrir en le lisant mais avec qui je n'acroche pas - est une mine  de citations fantastique. Et elles sont exactes, je m'amuse à le vérifier tant souvent on attribue aux auteurs ou aux personnages publics des affirmations parfaitement apocryphes. Il déclarait en substance que nous ne donnons jamais autant l'impression d'être à l'aise que quand nous jouons un rôle de comédie.

 

Sur ce, je vous quitte.

Ces considérations vous paraîtront

proches de la "profondeur" d'un Coelho.

Moi, elles m'empoisonnent la vie.

 

 

 

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