1984: NO NEWSPEAK 

1984: c'est inscrit au stylo-bille sur l'étiquette
1984: c'est inscrit au stylo-bille sur l'étiquette

 

 

 

 

 

 

 

Un petit billet

sans langue de bois

pour T. Allemand.

 

 

 

 

 

 

 

 

On nous l'avait prédit, 1984 aurait quelque chose de spécial, un petit "je-ne-sais-quoi". Pour Christine et pour moi, ce fut la fin de l'insouciance. Cette année là, elle devint mère et moi, on me fit père, non loin de mon nid (cherchez bien, il y a un trait d'humour).                                    (Voir note * en fin de texte).

 

Pour Thierry Allemand, ce devait être à peu près le moment où il commençait à vinifier ses propres bouteilles. Il fut le collaborateur de Robert Michel, l'adorable vigneron de la Grand Rue à Cornas, avec notamment de belles vignes sur la Geynale, l'endroit du coteau qui voit fondre la neige en premier, lorsque celle-ci vient à tomber sur la rive droite du Rhône. Tout a commencé avec un demi-hectare de syrah et un peu de polycarbonate en forme de cuve. On sait maintenant les immenses flacons qu'il nous produit.

 

Eh bien, il a eu l'amabilité de me confier un jour une bouteille de son 1984, millésime que peu de monde ose montrer, en Ardèche ou ailleurs d'ailleurs. Je ne sais  pas s'il sulfitait déjà a minima à ce moment-là. Et cette bouteille, elle a accompagné un rumsteak au milieu de cette semaine, ainsi que de la planche à découper. Vous remarquerez la cuisson "Coume Majou", càd au grill, sans gras et même pas chaud au centre. Cela fait fuir les Espagnols, trembler les Catalans et hurler de peur les Anglo-Saxons. Christine et moi, nous nous régalons. Et les larves sont encore vivantes!

 

Je ne vous dirai pas que ce fut le meilleur Cornas de ma vie, d'ailleurs on en a laissé deux verres. Mais la robe est restée très dense; le nez, un peu volatil, tourne encore autour du fruit rouge même si un rien de sous-bois s'est installé; et la bouche accompagna à merveille la viande: tannins un peu rèches et léger manque de gras en milieu, mais bonne longueur et aucun déséquilibre. En toute franchise, voilà un bon vin de viande rouge. Même sans memory hole, impossible de deviner l'âge de cette bouteille et je crois que j'aurais dû la garder 5 ans de plus. Elle n'aurait pas gagné en volume mais les tannins auraient continué à se fondre.

 

Merci Thierry de ce présent.

Tu pourrais jouer le rôle

de "spiritual Big Brother in wine"

 

 

*: avec l'accent allemand: "un nid de fit père"

 

 

 

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