TOUTE LA FRAÎCHEUR DE L'ISLANDE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai pris les choses à l'envers ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au mois de mars de l'an dernier, je suis revenu de Coxyde avec un ouvrage de l'auteure islandaise Audur Ava (fille d'Olaf pour le côté patronymique), qui m'a plu mais pas transcendé.  Relisant mon billet pour vous fournir le lien, je le trouve peut-être un peu sévère, tant les thèmes évoqués me ramènent à ceux de Rosa Candida. Ce livre-ci m'a totalement emballé par contre, alors qu'il est fait de la même veine, essentiellement.

 

Il s'agit du premier roman traduit en français de cette diplômée en histoire de l'art, jolie rousse aux yeux clairs, ma contemporaine en réalité. Bonjour les féministes fondamentalistes, je sais que vous trouverez la description déplacée alors qu'on écrit sans problème : "grand gaillard aux belles épaules". 

 

De quoi s'agit-il?

D'une histoire d'amour bien sûr, écrite à l'envers elle aussi. Je ne vais pas vous dévoiler "l'intrigue", mais simplement insister sur la légèreté du style (une ou deux petites tournures bizarres dans la traduction néanmoins, comme "para de commando"- sic - mais un texte vif) et la rapidité du récit. il ne se passe "rien", comme dans Hotel zonder sterren que je vous décrivais récemment, car c'est une histoire d'amour, mais ce "rien" renferme néanmoins beaucoup de situations attendrisssantes, cocasses, érotiques (en demi-ton) et surprenantes pour moi. 

 

Je trouve aux auteurs islandais que j'ai découverts depuis deux ou trois ans une grande capacité à rendre poétique un événement insignifiant issu du quotidien, un cynisme appuyé face à la dureté de la vie, surtout dans ce qu'elle a de sentimental, et un détachement par rapport à la proximité que tisse la famille, mais non face à cette famille en elle-même. Je m'y retrouve un peu. Et les choses du corps prennent chez eux la place que je leur donne aussi: obsédantes à un moment de la vie, puis moins contraignantes, agréables et parfois doucement inéluctables, s'accompagnant de peu de tabous. Tantôt elles gèrent nos actes, tantôt nous les laissons à l'arrière-plan, sans les refouler, les nier ni les sublimer. On dirait de la froideur, mais je tiens cela pour de la protection de soi. Chez les auteurs, je pense que cela traduit une facette de leur talent. Après, on prête volontiers des côtés auto-biographiques à la fiction, surtout si elle nous fait fantasmer. Cela remonte à Sade ou à Socrate (enfin, à Platon), je suppose. 

 

Méfiez-vous de ce petit bouquin, vous ne le lâcherez pas.

 

 

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