LE MONDE A L'ENVERS

Vintages do Seculo, 12 juin 1999, Palacio da Bolsa, Porto
Vintages do Seculo, 12 juin 1999, Palacio da Bolsa, Porto

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Y. B.... nous fait le plaisir

de venir en Roussillon

dernière semaine du mois d’avril

pour une dégustation complète."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici l'entrefilet lu sur une circulaire de notre interprofessionnelle tombée sur ma boîte-mail ce matin, accompagnée d'une demande d'échantillons. Elle s'inscrit dans le cadre de la parution d'un guide commercial annuel, qui a pignon (pognon?) sur rue. Non, il ne s'agit pas du catalogue de Carouf' pour sa foire au vin.

 

J'ai moi-même été invité par le passé, et par le Conseil Interpro des Vins du Roussillon, à venir faire un dossier, pour le compte d'In Vino Veritas à l'époque, sur les vins du Roussillon (et les VDN), et à plusieurs reprises. On vous prête une petite voiture, pas luxueuse mais en parfait état de marche. On vous loge bien: parfois chez le vigneron et parfois dans un hôtel de bon standing. On vous nourrit: à la table du vigneron, ou avec un défraiement forfaitaire raisonnable. On met du matériel "informatif" à votre disposition. Parfois, un collaborateur du conseil interpro vous accompagne. Moi, je trouve qu'on est TRES BIEN traité.

 

En "échange", un journaliste pond un papier, ou fait une revue exhaustive de la région, ou complète un guide qu'il vendra (ou que son éditeur vendra) et gagnera ainsi sa vie. Bien ou mal, cela dépend de ses accords salariaux ou bien de ses "cachets"

(= honoraires). Ca, c'est son problème. Il peut aussi ne rien publier du tout, c'est un droit que je lui reconnais.

 

Il me semble que ce sont les vignerons affiliés (et notamment grâce à l'argent de la contribution volontaire obligatoire)

qui lui font l'honneur de l'accueillir dans leur sein, de lui consacrer du temps et de lui permettre in fine d'exercer son métier et de gagner sa croûte.

 

Personnellement, j'accueille toujours avec empressement les visiteurs avides de découvrir ce que je fais, qu'ils soient plumitifs ou non. Il y a un côté commercial - me faire connaître ou reconnaître, espérer une vente - et il y a la tendance spontanée de l'artisan fier de son travail. La majorité des vignerons sont comme cela.

 

Cette relation harmonieuse se fonde sur la reconnaissance mutuelle des mérites de l'autre, ou de son utilité.

 

Mais en quoi Monsieur Machin du Guide Brol et Bazaar nous "fait-il le plaisir" de réaliser une dégustation complète?

 

 

Il faudra qu'on m'explique.

 

 

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