YAZIK, MAIS PAS QUE

Le "band" au complet
Le "band" au complet

 

 

 

 

 

Un très bon set

dans un "hangar à boire"

 

 

 

 

 

 

 

J'avais découvert l'univers de Yazik à la salle des fêtes néo-roumano-stalinienne de Peyrestortes, il y a 4-5 ans, et avais été conquis par cette ambiance électro-pop avec de solides bases mélodiques et deux musiciens derrière les machines à bruit.

Il ne leur manquait alors qu'une vraie section rythmique ... et ils l'ont à présent.

 

Depuis lors, je n'avais aperçu que des affiches de concert, des spots-annonces et avais "réceptionné" des nouvelles par le biais de "l'homme à Nathalie", Guillem, qui est très discret de nature. Ce grand gaillard de près de deux mètres, qui a été une vraie vedette de la natation en mer (7 fois champion du monde) est le "side-man" de Yazik depuis pas mal d'années. Il est donc habitué aux podiums en tout genre mais ne se met jamais en avant lui-même. On pourrait croire qu'il n'est pas français ... Pourtant c'est un vrai Catalan, issu d'un milieu très attaché à ses racines régionales.

 

Quant à son "leader" (pas Price), son image publique me paraissait très égocentrée: lui, son nom, ses compositions; bref la pose "artiste" qui m'irrite tant d'ordinaire. Je me suis complètement gouré. Il n'y a pas de honte à cela. Peut-être est-ce même à lui de revoir cette image? Guillem nous dit qu'il est au contraire très décontracté et je confirme que, en public en tout cas, il est sympathique, "dans son truc" et s'essaie même maladroitement à "chauffer la salle". 

 

Cette salle, justement, parlons-en. Imaginez un hangar redécoré sommairement: des dalles blanches au plafond (comme chez moi), une couleur caca d'oie au mur, un éclairage blaffard et froid style commissariat de police ou gendarmerie de sous-prédecture. Au fond, des lampes descendent du plafond par des suspensions, un peu comme les chauffe-assiettes infra-rouges d'un resto stylé, et éclairent de manière intimiste un long comptoir-bar derrière lequel 4 ou 5 djeuns adorables prennent vos commandes, vous font la note et vous préparent boissons et snacks avec une gentillesse rare. Et ces filles sont jolies en plus! Des écrans vidéo partout, avec quelque chose qui resemble à MTV à la pire époque.

 

Le public, attablé à ces hauts guéridons que je n'aime pas, juché sur des tabourets de bar qui vous scient le pli fessier, vous coupent la circulation sanguine et vous cassent les chevilles en deux, est constitué de trentenaires en majorité, bon chic - bon genre et ... assez mignon(ne)s. Il y a aussi quadras et quinquas, sur le retour, et quelques têtes chenues comme moi ou ... colorisées. Pas de gros braillard tatoué de partout - mais le tatouage discret est la règle - ni de nana percée des sourcils au clito. Enfin, je n'ai pas été les rencontrer aux toilettes. Christine veillait au grain (de beauté bien sûr). 

 

Non, si on va là, c'est parce qu'il y a de la musique. Un podium assez vaste dans un coin, un rail pour accrocher les sunlights (des tropiques) et un son de qualité, partout. Pas de Larsen, pas de distorsion, peu de grésillement, dans ce set-up en tout cas. Le volume sonore est correct: on entend encore ce que vous dit celle que vous draguez, mais la musique fait quand même "boum-boum" dans le ventre; parfait.

 

Et la musique, justement?

Yazik sait composer une mélodie qui plane et l'accompagner d'une orchestration plus rythmée, saccadée presque et avec un soutien de basse bien senti (bravo Guillem). Le batteur (Arnaud) ne se la pète pas, il accompagne comme il faut et "pousse" même parfois ses petits copains à monter le rythme. Il ajoute des pitreries sympathiques. 

 

Un seul problème dans ce genre d'atmosphère - pas pour moi évidemment: Yazik écrit aussi. Or, personne ne semble écouter ses textes, pourtant intéressants. Il faut dire que, quand on entend la mièvrerie actuelle des paroles de la chanson française de variété, on comprend que le public ait perdu l'habitude de faire travailler son cortex associatif. Tout est devenu sous-cortical, comme chez le lapin.

 

Comment vous décrire le tout?

L'ambiance musicale surfe entre "Ange" (un petit côté Christian Décamps dans la voix de Yazik) et Gérald de Palmas. Moi, ça me plaît, d'autant que Yazik sait gratter, bien même. Il arbore pour le moment un look entre Bobby Zimmerman en début de carrière pour le faciès et Elvis Costello pour la mise, le tout avec les attitudes complices et rieuses du Boss du temps de Greetings from Ashbury Park. Vous voyez, ses références sont multiples et il malaxe le tout pour en faire du ... Yazik. Je ne suis pas sûr qu'il remplacera la nullité de Luce ou de Christine & the Queens dans le coeur des indigènes de l'hexagone, mais il nous a fait passer un bon set (1h30' quand même) à Christine et à moi. Je suis un prétentieux coincé sans doute. Non, j'aime la musique.

 

Notre prochaine "date", c'est Arno à Perpignan, ce mardi.

 

Merci à Guillem d'avoir attiré notre attention et de son groove.

Merci à Arnaud d'avoir complété la palette du groupe.

Et bravo à Yazik pour son talent.

 

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