J'Y AI PASSE MA MATINEE

Mes amis au Roc Blanc durant leur visite
Mes amis au Roc Blanc durant leur visite

 

 

 

 

 

 

Vous connaissez l'histoire 

du "Roc Blanc".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce vacant communal planté en 1987 d'un hectare de grenache et d'un hectare de carignan était cultivé par mon collaborateur José depuis un bon nombre d'années. Il s'est retourné dans la pente avec le tracteur avant mon arrivée et ne récoltait qu'à peine 3 tonnes de raisin en désherbant "soigneusement" (glyphosate) et en y mettant une bonne dose d'engrais chimique. Autant dire qu'il ne gagnait pas sa vie en menant sa récolte à la coopé locale.

 

Charmé par le lieu et par la qualité du raisin, que j'avais goûté, mon manque d'expérience m'a fait audacieusement reprendre ce site. Et voilà le résultat:

. peu de raisin en 2005 à cause d'une attaque d'oïdium

. vendange saine mais clairsemée en 2006, passage à l'engrais organique

. vendange saine mais très réduite (arrêt du désherbant) en 2007

. vendange saine mais minime en 2008 (plus d'engrais non plus) 

. vendange inexistante en 2009 (sécheresse)

. vendange faible en 2010

. jolie vendange en 2011 (un peu de pluie au bon moment): 2.000 kg sur 2 hectares (!) 

. pas de vendange en 2012 (sécheresse appuyée sur la zone)

. pas de grenache en 2013 (coulure généralisée)

. vendange réduite (unique attaque de mildiou en 10 ans) à rien 

. pas de taille et pas de vendange en 2015, envie de jeter l'éponge

 

Toutefois, les dégustations successives de mon millésime 2007 (et 2006 aussi) de Majou , et surtout le développement superbe de la Cuvée Roc Blanc 2011 - le meilleur vin de toute ma production selon moi - et la grande qualité de son carignan (un partie intégrée à la Loute) m'ont incité à reprendre cette vigne en production, progressivement. Nous avons recommencé la taille du grenache et d'une partie du carignan et José a passé l'actisol (charrue avec carrelets et ailettes) la semaine passée, en enfonçant peu les pointes. Ce matin, ce fut le tour des "passages", avec mon concours. En effet, à intervalle régulier, je devais "nettoyer" à la fourche les ailettes qui accumulaient ronces, chiendent, cyste, inules et même parfois une ébauche de chêne vert renaissant. Epuisant! 

 

Entretemps, j'ai entrepris de nettoyer petit-à-petit l'espace  entre chaque vigne sur le rang. Ca, c'est un peu plus cool mais prend un temps fou. Il me faudra certainement 3 semaines (pas à plein temps, évidemment) pour mener cela à bien, c'est mon calvaire pour cette année. Je ne cache pas que ce travail très physique (courbé en deux, sous le cagnard, cognant sur du schiste très grossier et puis passant la débroussailleuse) m'éreinte plus qu'il me charme. A soixante ans, je m'en passerais et merde à Virgile: " ... sua si bona norint, agricolas" qu'il disait. Dans un monde de rêve, ou dans les magazines, les "vignerons" engagent du personnel salarié pour cette partie de l'activité, et eux parlent aux journalistes de leurs médailles et de leur "marché à l'export" pendant ce temps-là . A la Coume Majou, on n'entretient que des relations assez lâches avec la presse et on ne peut se permettre beaucoup de main d'oeuvre externe pour le moment. Ne rêvez pas, bonnes gens, Epinal c'est dans l'est de la France!

 

C'est néanmoins là-haut que j'ai mené mon frère Thierry lors de sa petite visite d'anniversaire (le sien) et mes quatre visiteurs à sa suite. Je précise que le site "présente" déjà mieux que lors de leur découverte. 

 

Je vous demande à tous d'avoir une petite pensée pour moi

lorsque vous ouvrez sans effort (Vinolok) une bouteille de ...  Roc Blanc 2011.

Ce n'est peut-être pas le sang du peuple, mais certainement la sueur de Léon.

 

 

 

 

 

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Comments: 3
  • #1

    Michel de Lacave (Wednesday, 18 May 2016 08:09)

    Si les choses étaient bien faites, une telle débauche d'énergie mériterait récompense!!!
    Si quelques flacons issus de cette parcelle voyaient le jour, j'en mettrai dans ma cave assurément.
    Nous avons une pensée pour Christine au beau milieu de notre stage.
    Amicalement.
    Michel.

  • #2

    Luc Charlier (Wednesday, 18 May 2016 16:50)

    La Christine en question pouponne à qui mieux-mieux aujourd'hui. Elle a été HS durant deux jours et c'est mon tour à présent, après les efforts d'hier: petite virose, grands effets.
    Quant à la récompense, elle est au fond du verre. Je pense que le Roc Blanc 2011 est ma bouteille la plus accomplie à ce jour. Bien sûr, pour survivre, il faut que l'esprit soit content, c'est sûr, mais votre banquier aussi. Ce dernier point n'est pas acquis.

  • #3

    Michel (C)roc-blanc (Wednesday, 18 May 2016 17:11)

    Attention: quand un banquier semble content, il faut encore bien plus se méfier de lui ...

    Merci pour ces puissants flacons qui nous gardent forts et nous tiennent chauds.

    M