ON VA REMETTRE CA

C'était le 6 juin 2015
C'était le 6 juin 2015

 

 

 

 

Pas facile de tenir 

un "blog vigneron" ...

 

 

 

 

 

 

 

 

... quand on aime la bonne chère mais qu'on tient aussi un "commerce". Car le vin, il ne suffit pas de l'élaborer, il faut aussi le vendre.

 

J'exprime dans ce blog beaucoup d'opinions personnelles. Il ne s'agit d'aileurs pas d'un site commercial ni promotionnel. Pour cela, aller voir "La Cave de Christine" que nous remettons à jour petit-à-petit, pas assez vite d'ailleurs. Il n'est donc pas prêt mais cela fait partie de mon programme des semaines à venir.

 

Faisons abstraction de mes billets sans aucun rapport avec la table, la gastronomie où la production agricole. On peut espérer qu'ils n'influenceront pas mon activité professionnelle. Mais même cela n'est pas certain: on peut ne pas aimer un écolo, un rebelle, un anti-conformiste, un provocateur, un utopiste cynique (oxymoron pourtant très à propos), un athée, un internationaliste ... 

 

Chaque fois qu'un produit agricole me plaît, ou bien un mode de production, ou une entreprise, on peut être sûr qu'ils se situent à contre-courant de la tendance la plus répandue. Je ne crois pas que ce soit la cause de mon appréciation: je n'aime pas quelque chose parce que c'est minoritaire. Je pense hélas que c'est l'inverse: le monde tel qu'il a évolué, en gros depuis la révolution industrielle, va dans un sens que j'estime fautif. Tout ce qui constitue le "progrès", ou presque tout, a été réalisé au seul profit de quelques-uns et toujours dans le sens d'une plus grande facilité. 

 

Je m'explique. On est d'accord que l'homme (la femme aussi) vit plus longntemps qu'avant et qu'il souffre moins physiquement. Le combat contre la douleur est pour moi la plus grande avancée de tous les temps, car je suis un douillet moi-même, une "doudouille". Le vrai mot est pusillanime, sauf que ce vocable ne s'intéresse pas simplement à la douleur. Pour tout le reste, la société n'a PAS changé depuis une dizaine de milliers d'années. Pourtant, notre connaissance a évolué et les techniques nous permettraient, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, de nourrir la planète, de la soigner, de la vêtir ... Je pense même qu'on pourrait la divertir, l'instruire et lui permettre de se déplacer dans de bonnes conditions, mais pas tout le temps comme c'est le cas des riches à présent.

 

Or, on voit l'inverse se produire: les inégalités flambent, la "qualité" de toutes nos activités baisse graduellement et nous bougeons tout le temps; enfin, ceux qui en ont les moyens. Et tout doit s'obtenir avec le moindre effort. Mieux même: sans le moindre effort!

 

En ce qui me concerne - mais beaucoup des gens que j'apprécie partagent au moins une partie de ces choix - il me semble que nous aurions intérêt (nous = la majorité des gens, pas les happy-few) à bouger moins, à changer moins vite les objets mais aussi les habitudes, à revenir à des modes de communication plus profonds, moins superficiels, à mettre plus d'application dans toutes nos activités et, bien entendu, à utiliser beaucoup moins d'énergie en pure perte, et à favoriser celle qui est renouvelable.

 

Nous en arrivons donc à mon sujet du jour: les bonnes choses de la table. Du côté "progrès", je ne  le nie pas, nous disposons à présent d'un savoir qui permet d'une part de comprendre mieux ce qui se passe quand nous cultivons, élevons, fermentons, cuisinons, mais également d'une connaissance permettant d'éviter les dangers (chimiques, microbiologiques, métaboliques ...).

 

Et pourtant, dès qu'une entreprise (qui peut-être familiale, artisanale, voire primitive au départ) rencontre un certain succès, la pression de son environnement la pousse à croître, presque toujours pour générer plus d'argent, sans même forcément parler de la sacro-sainte "rentabilité", le terme que j'exècre sans doute le plus. Mais il conditionne nos vies, et de plus en plus.

 

Et alors, permettez-moi un postulat: "small is beautiful". C'est la taille qui nuit à la qualité des choses, le volume. Je ne nie toutefois pas qu'une quantité minimum est nécessaire, car elle génère l'expérience. Et voilà pourquoi tout ce qui rencontre le succès, tout ce qui attire l'attention du plus grand nombre, me déplaît presqu'automatiquement. Il ne s'agit ni de jalousie de ma part, ni d'un parti-pris. Dès qu'une production, une denrée, même une performance musicale, dépasse une taille critique, sa qualité intrinsèque baisse, et de manière exponentielle. Et se greffe là-dessus le phénomène le plus exécrable du monde moderne: l'existence  des "parasites": gens de marketing, coach(e)s, agences de comm', critiques en tout genre, intermédiaires de tout poil. 

 

OUF, ce fut une longue démonstration.

 

Dans le "choix" de nos restaurateurs, cet énoncé vous saute au visage. D'une part, ce sont en fait EUX qui nous choisissent , ou bien nous remballent, cela arrive aussi. Mais au départ, c'est quand même Christine qui contacte un sous-groupe de maisons où elle croit reconnaître le même souci que le nôtre. Et celles avec qui ça "colle", et plus encore dans la durée, sont celles où nous nous sentons à l'unisson. Toute carte de vin peut se passer de Coume Majou. Mais toute carte de vin peut se passer de n'importe quel cru, n'importe quelle marque, même Mouton-Cadet, même Château Yquem, même La Romanée-Conti ou même La Chablisienne, pour aller de l'infiniment rare et célèbre à l'immensément commun. 

 

Nous tentons de rendre visite le plus souvent possible (= d'y manger) à nos clients. Quand je menais une existence plus aisée et moins trépidante, là-haut en Belgique, j'étais sans doute deux ou trois fois par semaine assis au restaurant. J'adore cela. Actuellement, ce serait plutôt deux ou trois fois par mois, et nous faisons un gros effort pour y arriver. J'adore tout autant cela, pourtant.

 

Et à chaque fois, qu'ils en soient convaincus, c'est un vrai plaisir, une joie et aussi un peu un honneur pour nous. Mais voilà, parmi cette excellence, nous avons aussi nos préférences. Et là, le problème se corse! Bien sûr, celui qu'on encense sera satisfait, mais il pourra aussi croire que c'est de la flagornerie commerciale. J'en suis incapable. En outre, le volume de vin commandé chaque année à un petit domaine comme le mien ne justifiera jamais qu'on s'abaisse à ces pratiques. Je veux bien "vendre mon temps" pour 36 bouteilles, mais pas mon âme. Et les autres, eux, risquent d'en concevoir du dépît. 

 

Pourtant, il est des endroits - de plus en plus nombreux avec le temps - d'où on ne ressort jamais que comblé. Lisez régulièrement mon blog, et vous les reconnaîtrez. 

 

Une de ces découvertes remonte aux débuts de l'existence du restaurant. Peu de temps après, la célébrité a confirmé ce que Christine avait déniché ... et moi adoubé. Eh bien, messieurs-dames, cette adresse-là nous aura vus trois fois en deux semaines!

Je rassure mon diabétologue (c'est moi, je fais de l'auto-suivi): une seule de ces visites fut gloutonne.

 

Vendredi dernier, les plus perspicaces, dont mon frère, auront déterminé que c'était avant-hier, nous étions en dégustation autour de la ville rose. Peu après les douze coups de midi, Alexandre nous attrapait sur le portable pour annoncer un désistement et donc deux couverts pour nous, ce qui n'avait pas été possible auparavant. Nous avons chamboulé nos plans, avec grand plaisir pour nous deux mais aussi un peu d'angoisse chez Christine qui n'aime pas devoir téléscoper son emploi du temps, et avons fait une fois encore un lunch lucullussien. En outre, cette "formule" du midi à Quint tient compte de la nécessité pour la clientèle la plus nombreuse de continuer à travailler l'après-midi. C'est notre cas aussi. Ce fut réellement exquis, inventif et pas bourratif, malgré trois verres de vin en ce qui me concerne. Acte un.

 

Le lendemain matin, nous faisions nos emplettes sur le marché des producteurs de Montauban. Il est vaste, bien fourni, de prix raisonnables et nous profitons de l'hospitalité de notre chèvrière préférée, qui y participe aussi bien entendu. Les courses finies, nous avons filé tout droit vers la banlieue toulousaine pour aller découvrir les bières de "Jayne", installée à la Brasserie du Quercorb à Puivert, qui avait été invitée par le restaurateur comme "exposant du samedi". Il y avait là six brassins différents, tous à mon goût. Acte deux.

 

En juin dernier, nous nous trouvions à sa place et les Quintfonsegrivois avaient pu découvrir nos cuvées, douillettement installés dans la boutique qui jouxte la boulangerie, avec annexe en plein air du côté du parking. Ceci introduit mon Acte trois.

 

En effet, le samedi 4 juin, à partir de 11 heures, c'est à nouveau le Domaine de la Coume Majou qui aura l'honneur de faire goûter sa production aux clients du restaurant, mais aussi aux chalands du marché hebdomadaire et aux passants occasionnels.

Nous espérons qu'il y aura du monde et remercions déjà toute l'équipe de EN PLEINE NATURE - vous aviez reconnu l'endroit - de son accueil.

 

Allez voir leur site, plus complet, plus convivial aussi. Il est très réussi.

On n'entend plus la petite musique de fond mais pour moi c'est aussi bien ainsi.

J'ai du mal à me concentrer sur l'information que je recherche quand un son s'y mêle.

Je n'arrivais pas à étudier en musique quand j'étais gamin non plus.

 

 

 

Write a comment

Comments: 0