Ô MON PAÏS, Ô MON CHEESE, Ô TOULOUUUUSE

La chèvrerie des chênes chez un bel affineur toulousain, enfin !
La chèvrerie des chênes chez un bel affineur toulousain, enfin !

 

 

 

 

Moi qui ne vends pas mon vin 

chez les cavistes du sud de la France,

je me réjouis à l'excellente nouvelle:

le frometon d'Alison 

est enfin dispo à Toulouse! 

 

 

 

 

 

 

 

Je vais entreprendre un billet périlleux, que vous verrez peut-être sous une version modifiée dans les heures qui viennent. En effet, ma pudeur personnelle et la discrétion naturelle de notre chèvrière préférée évoluent à des niveaux différents.

J'aime conter des anecdotes et elle préfère garder une zone privée plus vaste. Je vais tenter de respecter ce souhait légitime - elle peut donc me censurer autant qu'elle le désire - tout en satisfaisant mon besoin de narrateur. "A-attends, je vais te nârrer", disait l'humoriste en imitant l'accent bantou. 

 

La première fois qu'Alison a "fait du fromage" de chèvre, c'était près d'un village limbourgeois connu pour sa production d'une pils semi-industrielle. Déjà. Elle effectuait un stage prolongé dans une structure coopérative de type "nouvelle gauche", où elle m'a accueilli une fois ou deux en visiteur. J'étais célibataire à ce moment-là et des escapades de fin de semaine, de préférences campagnardes, me distrayaient de l'ennui et des contraintes de l'industrie pharmaceutique. Un de mes deux meilleurs amis habite par hasard à une encablure de là. J'ai rencontré à la fromagerie le fils d'un professeur de cardiologie avec qui j'avais mené des études cliniques, et aussi une ravissante blonde, stagiaire en même temps que mon amie. Le hasard fait bien les choses.

 

La semaine touchait à sa fin et la saison des cerises, délicieuses dans cette région à la fois fertile, arrosée et industrieuse, battait son plein. Ces deux circonstances, apparemment non apparentées, jouent leur rôle dans mon récit. "On" décide de rentrer sur Bruxelles et de faire un détour par les vergers. La demoiselle - j'ai oublié son nom - désire rejoindre la capitale où des amis l'attendent et, oui, je veux bien jouer taxi. 

 

Arrivés chez moi, nous nous installons sur la terrasse et je propose un apéritif, pour accompagner les cerises fraîchement cueillies. De fil en aiguille, l'apéro se prolonge et ... les amis ne se manifestent pas. La soirée avance et nous décidons de passer à table tous les trois. Le rouge des cerises, la pourpre des lèvres de la jeune femme, le rouge qui coule dans nos verres , bref, ma bonne humeur semble ne pas déranger mon invitée envers qui je manifeste un intérêt empressé. Alison, quant à elle, connaît mon sens de l'hospitalité et l'obscurité  bien installée nous indique que ce n'est pas chez des amis que la jeune femme passera sa nuit. Mon logement wemmelois possédait plusieurs chambres, donnant sur le même palier, vestige du temps où j'hébergeais régulièrement mes enfants. et je ne savais comment remercier la chèvrière de m'avoir présenté sa jolie co-stagiaire. C'est ça, la vraie amitié! Comme pour le fromage, la maison livre à domicile.

 

Je serais un gougeat si je poursuivais mon récit en vous vantant ma conquête. Je resterai un gentleman et vous avouerai que le lendemain matin m'a trouvé frais et dispos, sans une ride sous les yeux et que je n'ai salué la jeune femme qu'à sa sortie de la salle de bains, pimpante et rieuse, couverte d'une sortie de bain blanche en éponge très seyante, que j'avais mise à sa disposition. Nous avons tous pris le petit déjeuner d'un bel appétit, toujours sur la terrasse.

Je me demande si on ne s'est pas un peu foutu de moi.

 

Pour vous montrer que je n'entretiens nulle rancune - Alison est ma meilleure amie et elle le sait; en plus, son entente avec Christine est parfaite - ce billet vous incite, vous qui habitez la Haute-Garonne, à aller vous fournir chez les frères Chavanne,

des affineurs de qualité sur la ville rose. Son illustration vous présente un de ses produits phares: une pâte molle 100% chèvre bio, crémeuse et parfumée à souhait. Ne me demandez pas pourquoi:  mimétisme, anthropomorphisme, nostalgie du passé, le nom de "sauvageonne" est évoqué.

 

Jusqu'à présent, la Chèvrerie des Chênes ne travaillait qu'en direct: au domaine, sur le marché des producteurs de Montauban, au marché bio de Gaillac et par une association de producteurs bio vous "faisant le panier" comme certaines esthéticiennes vous font le maillot. Heureusement, le rajeunissement du troupeau, son accroissement et un effort accru sur l'alimentation des biquettes a permis une augmentation de la quantité de lait, avec maintien d'une qualité supérieure. On peut donc envisager de livrer quelques affineurs et peut-être même la restauration de standing, friande de fromages fermiers authentiques. 

 

Vas-y Alison.

Les efforts consentis par ton exploitation

méritent que tu tentes l'aventure

auprès d'une clientèle qui les appréciera à leur juste prix. 

Je te tanne depuis lontemps dans ce sens.

 

 

PS: je vous promets d'autres récits des aventures de la petite Alison au pays du fromage. Le hasard (?) a voulu que sa quête d'une

      fromagerie a souvent coïncidé avec mes recherches d'un vignoble. Nous avons parfois voyagé ensemble, et nous sommes encore

      plus souvent retrouvés dans la même région en même temps, indépendamment. Rien que des bons souvenirs.

      Pas mal de restaurants et ... muitas pingas também! 

      Je signale aux féministes que je n'ai plus jamais compté sur elle pour faire des rencontres de bonne fortune.

 

 

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