LA GAY PRIDE DE TOULOUSE

En plein milieu du bd Carnot
En plein milieu du bd Carnot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et même pas besoin 

de "coming-out" ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme tous les ados, j'ai raconté des plaisanteries bien salasses sur les pédés et les tapettes, et un peu aussi sur les gouines.

Déjà à cette époque-là, elles ne contenaient aucune charge d'agressivité. Et déjà à cette époque-là, je pensais qu'on pouvait s'en amuser sans se cacher, et sans aucune arrière-pensée, comme quand on raconte une blague juive ou bien la dernière "bien bonne" sur les Hollandais.

 

Après, les circonstances de la vie, de ma vie, m'ont mis en rapport (vous voyez, je continue sur le même mode) avec de très nombreux homosexuels, dans mon activité professionnelle, dans les sports que j'ai pratiqués et même dans ma vie sentimentale et amicale la plus intime. Par contre, je ne connais pas les "trans" ni les hermaphrodites. Cela n'a d'ailleurs aucune importance.

 

Je suis convaincu que 10 % de la population mondiale en âge d'avoir des rapports physiques - car on peut être amoureux avant et sans doute après aussi - présente en fait une préférence pour son propre genre, à des degrés divers. C'est à peu près la même proportion que le ratio gauchers/droitiers. Il est donc normal d'en fréquenter, comme des blondes, des bègues, des surdoué(e)s et aussi des imbéciles et des fachos. Pour les fachos, par contre, j'ai toujours essayé de les éviter. Ce n'est pas facile et ils sont souvent beaucoup plus agressifs que les autres catégories citées.

 

Même le côté un peu marginal, voire à la limite "ridicule" ou au moins amusant ne m'apparaît plus à présent. A l'inverse, le côté militant "pro-gay", discriminateur, anti-hétéro, qui existe à la marge, me dérange beaucoup, me met mal à l'aise. je comprends que quand vous avez été stigmatisé, montré du doigt, voire même humilié par des crétins totaux, vous en vouliez un peu au reste du monde. Mais c'est très injuste envers ceux qui, comme moi, ne se comportent pas comme ça. Et nous sommes nombreux, très nombreux, de plus en plus nombreux. C'est tant mieux.

 

Donc, le terme de "gay pride" ou de "marche des fiertés" recouvre une entité légitime, louable même: combattre l'homophobie. Mais le terme est mal choisi, et ne doit pas tomber dans l'excès inverse. Tom Robinson chantait "Sing if you're glad to be gay, sing if you feel HAPPY that way" et je suis de tout coeur avec lui. Le but est d'être heureux dans sa condition amoureuse ou de désir, quelle qu'elle soit, tant qu'elle repose sur le consentement de l'autre.

 

Je n'ai jamais été "dragué" par un homo, et encore moins agressé. Quelle femme peut en dire autant de la part des hommes qui pourtant ne l'intéressaient manifestement pas? Bon, peut-être ne suis-pas assez sexy ou désirable? 

 

Voilà, à Toulouse nous avons regardé défiler 2000 ou 3000 personnes, à mon estimation. Keuf vous dira qu'il y en avait 500 et les organisateurs 15.000. Le cortège était bon enfant, coloré et mixte au plus haut degré. Je pense qu'une moitié des marcheurs étaient des hétéros sympathisants. Et la quasi-totalité des spectateurs étaient des témoins approbateurs et sincères.

 

On aura gagné ("on" = nous tous) lorsque vous entendrez dire de quelqu'un ou de quelqu'une: "il ou elle est médecin, habite à Limoges, a deux  enfants etc ... " et lorsque vous apprendrez plus tard seulement que cette personne préfère coucher et/ou vivre avec quelqu'un du même sexe. Actuellement, et cela m'arrive aussi, en toute honnêteté, on inclut la préférence sexuelle dans le descriptif de départ, même si ceci n'a aucune connotation péjorative. Par contre, les "grandes folles", les "camionneuses" et les "drag-queens", qui ont à mes yeux totalement le droit de se comporter ainsi; doivent en contrepartie accepter que cela fasse sourire, comme tous les excès. Mais sourire n'est pas insulter, ni battre, ni incendier, ni que sais-je encore. C'est clair.

 

Un dernier point: les forces de l'ordre. Je n'ai pas "la haine" mais ne les adore pas non plus et ... il en faut.

Toutefois, cette profession vit d'ordinaire à un rythme de "fonctionnaire" et s'acquitte de manière routinière de sa tache. En outre, elle agit sur ordre, presque toujours. Depuis quelques mois, on lui en demande un peu plus. Oh, pas de manière scandaleuse, mais un peu plus quand même, comme si l'Education Nationale supprimait 3 jours de congé par an. Vous verriez le tollé! Et elle n'assume pas totalement. La flicaille perd son calme et outrepasse ses droits. 

 

Ce n'est pas une raison pour entrer dans la provocation systématique. il y a parmi les forces de l'ordre des bagarreurs brutaux, des fachos finis, des nostalgiques de la junte, de Pétain, de l'Algérie française etc ...,  des admirateurs de drapeau et d'hymne national, on est d'accord. Il y en a chez les rugbymen, chez les catalanistes, chez les indépendantistes corses ou bretons aussi. Mais il y a aussi des pères de famille tendres, des défenseurs d'une démocratie ordonnée et légaliste, qui essaient de nourrir leurs proches par leur travail et respectent, tant que faire se peut, le cadre de la constitution. Ne les mettons pas tous dans le même ... panier (à salade). Je crois dur que comme roc que, chaque fois qu'il y a eu bavure - et malheureusement elles augmentent en fréquence - c'est parce que la hiérarchie, des officiers de terrain à l'état-major et même au ministre de tutelle, en ont donné l'ordre ou au moins la permission et l'incitation, et ont ensuite laissé faire. Ceux-là doivent répondre de ces violences et ... dégager, le cas échéant.

 

Moi, je garde le souvenir enchanté d'un défilé joyeux,

plein d'humour, portant avec intelligence ses revendications.

Il faudrait que ce soit toujours comme cela. 

Pour ce qui est de moi, les filles et les garçons, je vous aime ...

ni plus ni moins que les autres, juste pareil.

 

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Comments: 1
  • #1

    Erik Bruyland (Thursday, 30 June 2016 17:22)

    Luc,

    Een zeer mooie essay over de wereld van de "sexen". Ik bewonder jouw visie en sta aan je zijde.

    Erik