UN PEQUET A PECROT

Carla et Yves dans leurs quartiers d'été
Carla et Yves dans leurs quartiers d'été

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les conditions d'éclairage étaient difficiles:

un soleil ardent sur le Brabant Wallon, 

un très large parasol faisant tente et auvent,

des dalles sombres par terre 

et des coussins clairs sur la banquette ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La carnation matte de mes deux sujets ne les empêche pas de cligner sous la lumière d'appoint. Pour Carla, on comprend que les troupes espagnoles de Magellan et les apports génétiques venus d'Indonésie aient mâtiné la peau de ses ancêtres négritos.

Pour Yves, il faut invoquer son goût des voyages, et notamment pour les caravanes de la Tartarie, les plaines de la Mongolie ou les belles esclaves offertes par la présidence en Ouzbekistan, qui auraient pu entraîner une ... pollinisation croisée. A moins que ce ne soient les facéties - on peut appeler cela ainsi - de Nathan Clumeck qui l'aient fait rire jaune durant tant d'années. 

 

Vous remarquerez la bouteille plongée dans le refroidisseur à l'avant-plan, un Weissburgunder autrichien à mon intention. Yves et sa compagne en sont eux au ... gin & tonic, en bons globe-trotters post-coloniaux qu'ils sont.

 

J'ai rencontré Céline alors qu'elle était encore petiote, et montait ses poneys avec détermination. Son père et sa mère ont été témoins de ma rupture avec la mère de ma fille. Celle-ci nous avait rejoints dans notre villégiature audoise, partagée également avec feu mon ami Xavier Vanderghinst. La diablesse eut juste le temps de dénuder impudiquement son corps (bien fait, avouons-le) au bord de la piscine avant de m'expliquer qu'elle s'en allait. La Ferrari de son nouvel amant attendait non loin de la gare de Carcassonne. C'est la chaleur de l'amitié d'Yves et de Xavier, ainsi que le soutien de mes propres enfants, qui m'a aidé à passer ce cap, très douloureux à l'époque. Vingt-et-un ans plus tard, je me souviens surtout de Johan (âgé de 11 ans) qui m'annonçait: "Vader, derde keer, goede keer", faisant allusion à sa mère à lui qui avait constitué la "première fois", également malheureuse au bout d'un certain temps. Je me souviens aussi de Virginie (4 ans) qui m'a affirmé: "Papa, tu n'es pas tout seul, puisque moi je suis là". Loïc (8 ans), lui, restait silencieux comme à son habitude, mais m'a gentiment pris la main.

 

Et puis, des années plus tard, notre Céline a organisé une formidable réunion-surprise, tenue secrète, pour fêter les 50 ans d'Yves. Il n'y a vu que du feu jusqu'à son arrivée au travers d'une haie d'honneur amicale.

 

Enfin, dès mon installation en France, c'est la ... chambre de l'éternelle Céline, délaissée puisqu'elle avait fort bien à propos préféré celle de son Kevin, qui m'accueillait lors de mes séjours en Belgique chaque fois que Zellik ne convenait pas (travaux, missions en Wallonie, innondations ...). 

 

A présent, Yves a complètement fait rénover - par le même Kevin qui est un habile maître d'oeuvre et un artisan adroit - la belle demeure à la lisière du bois de Meerdael et c'est un véritable palace qui m'accueille, digne du confort d'un ... Sheraton, la chaleur de l'amitié en plus. Quant à Céline - et Kevin - ils sont parmi les plus grands consommateurs de mon rosé, leurs deux enfants ayant partagé leurs tétées entre le lait maternel et le jus de la Coume Majou

 

Je n'apprendrai pas à ses amis - nombreux - qu'Yves est un connaisseur en belles mécaniques d'horlogerie. C'est grâce à Longines, Rado, Montblanc - et j'en passe - que je peux toujours arriver à l'heure à mes rendez-vous en quittant son domicile. Il faudra que la faculté de médecine de l'ULB, le CPAS de la ville de Bruxelles, et ses proches soient très généreux lors de son départ à la retraite: c'est à présent la famille Lange (und Sohn) qui manque encore à sa collection. 

 

Merci Yves, de ton hospitalité jamais prise en défaut ,

doublée de l'accueil adorable de Carla la douce.

 

 

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