CHEZ ISABELLE ET VINCENT, DANS LEUR PROPRE COUR

Lampes au sodium, allures "bonhomme"
Lampes au sodium, allures "bonhomme"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'histoire du château de Couiza

est rocambolesque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y 4 ans - si ma mémoire est bonne - c'est Vincent Nourrisson qui a présenté cette belle demeure à ses enfants. Ils l'ont trouvée jolie mais le village de Couiza n'offrait pas, à leurs yeux, tout l'attrait d'une grande ville, so the story goes. Tu-tu-tûût, il s'y établirait

toutefois avec sa compagne Isabelle. Pour nous, ce fut une décision heureuse.

 

Jugez plutôt: l'édifice voit le jour au milieu du 16ème siècle, sous Jean de Joyeuse, un "proche", comme disent à présent ces satanés énarques qui vous gouvernent, de François 1er. Son fils Guillaume, également évêque d'Alet et croupier au casino, poursuit les travaux. Les protestants prennent la place en 1577 et la pillent, prétextant qu'il trichait au black jack. S'étant refait de ses dettes de jeu, et devenu maréchal (à coups de bâton), il revient en 1582, pour y mourir en 1592. Les successeurs ne font pas grand cas du bien, qui est vendu en 1649 à l'archevêque de Narbonne, très bon au poker. Viennent alors la Révolution et la nationalisation du lieu, puis l'Empire (passage des troupes de Dugommier et de Dagobert, qui avait perdu sa culotte au jeu). Le bâtiment sert même d'entrepôt à un chapelier, avant que la toiture ne s'effondre en 1928! 

 

La restauration intervient à la fin du 20ème siècle et nous sommes entrés en contact avec les propriétaires précédents, qui nous ont mis à la carte. L'équipe en place était déjà la même, pour le chef et les deux responsables de la salle en tout cas. 

 

L'arrivée des époux Nourrisson a entraîné une évolution dans la continuité. Paul Guilhem a pu donner un cours plus libre à son talent en cuisine et la carte ne cesse d'évoluer, toujours sur la base des produits du terroir et sur une marée de grande qualité, qui complète la truite de la pisciculture dans la Haute-Vallée de l'Aude. L'équipe, toujours aussi enthousiaste, s'est renforcée de stagiaires et apprentis saisonniers et l'accueil de l'hôtel est assuré par une compatriote (à moi) très aimable. D'ailleurs, la clientèle ne s'y trompe pas et il est rare qu'aucun vigneron du coin - je ne les connais pas tous - ne soit assis à table. Ceux qui ne viennent pas ont tort. D'une part, ils loupent une occasion de faire un bon repas dans un cadre enchanteur; d'autre part, ils se privent du contact direct avec les propriétaires, qui sont aimables et attentionnés.

 

Notre Virginie a fort apprécié le côté "conte de fée" du château, elle qui avait transformé Disneyland-Paris en un jardin privé, lors de ses 27 visites en compagnie de sa mère. En plus, le bâtiment et les terrasses tout autour ont reçu une cure de jouvence, gommant les petites imperfections ou négligences qui persistaient encore depuis sa rénovation. Mais elle a encore plus apprécié - tout comme Christine et moi d'ailleurs - les langoustines présentées comme un kadaïf (cheveux d'ange frits) sur une compotée de mangues. Ca, c'est un vrai "plus" par rapport aux burgers de chez Mickey! 

 

Nous étions arrivés bons derniers (20 h 30', pas exagérément tard donc) mais avons néanmoins eu droit à la plus jolie table, sous l'auvent de la cour d'apparât, avec une vue magnifique sur tout le carré intérieur du château. J'en profite pour signaler que, à chaque fois, nous avons bénéficié d'une attention spéciale. Il ne s'agit pas réellement d'un privilège - j'ai écrit que la Révolution était passée par là - mais plutôt d'un geste délicat à notre encontre. Il est FORT apprécié.

 

Comme il se doit, nous avons été les derniers aussi à quitter les lieux, après une pétite séance de photos. Comme Dugommier en son temps, j'ai mis mes grognards au garde-à-vous et un petit éclairage d'appoint a adouci les teintes des lampes à sodium, qui confèrent un caractère médiéval à l'atmosphère.

 

Bravo au chef pour l'équilibre de son menu et la saveur de ses plats, ainsi qu'au service pour sa gentillesse stylée.

Et merci à M et Mme Nourrisson pour le traitement VIP qu'ils savent toujours nous réserver.

Merci à mes deux compagnes d'hier pour une soirée d'harmonie parfaite.

 

 

 

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