LA CLASSE, C'EST INNE

 

 

 

 

L'héroïne de mon billet se reconnaîtra.

Je préfère préserver son incognito.

 

 

 

 

 

 

J'interviens souvent sur le blog, et parfois sur des pages FB, de gens que je ne connais pas personnellement. Quand il s'agit "d'amis", il arrive que je "like" sans autre forme de procès, pour leur signaler ma sympathie de manière appuyée, ou réitérée. D'ordinaire, toutefois, je n'interviens que pour contester, critiquer ou apporter un complément d'information. A soixante ans, j'ai parfois un point de vue que d'autres n'ont pas. 

 

Beaucoup de gens m'en veulent, alors que je n'utilise jamais d'injures ni de mots grossiers et que mes interventions ne sont jamais mesquines. Elles sont parfois virulentes ou inamicales: cela, je l'admets de fort bonne grâce. Je ne suis pas un bisounours et me moque pas mal de plaire à tout le monde.

 

Un matin récent, alors que j'allais conduire la plus jolie stagiaire de tout l'arc méditerranéen à son turbin, le téléphone sonne.

En substance, une personne avec qui je communique souvent sur le net, et avec qui je suis fréquemment d'accord - nous ne discutons que de vin car je pense que nous avons des conceptions différentes mais pas incompatibles des autres affaires de ce monde - veut me faire part de sa "gêne", de son ennui.

 

Elle ne le sait plus, mais nous nous sommes rencontrés à deux reprises, il y a presque vingt ans, dans le cadre de nos activités professionnelles. Sinon, nous ne nous croisons jamais dans la réalité.

 

Or, elle a passé pas mal de temps samedi dernier à la fête de Trilla, et est venue déguster beaucoup de vins, notamment chez mes voisins de table. Je suis assez discret dans le département, volontairement, et seul un petit groupe d'initiés connaît le Domaine de la Coume Majou. Dès lors, elle n'avait pas fait le lien entre le blogueur occasionnel qui croisait sa toile et le vigneron du domaine dont la cave se trouve au centre de Corneilla. Quoi de plus naturel? 

 

Et bien non, cette dame très civile a conçu comme un remord de ne m'avoir pas salué là-haut dans le Fenouillèdes et a pris le temps de vouloir "s'excuser" en long et en large. Je trouve cela très touchant.

 

En même temps, je la rassure:

1) je ne suis pas une "vedette" et des milliers de gens me croisent chaque année sans me reconnaître

2) tout le monde n'a pas forcément le temps de déguster tous les vins présents à un salon

3) l'éventail des vins amenés se concentrait sur le thème du jour seulement, non représentatif de l'ensemble

4) je suis littéralement "invexable" et une "irritation" éventuelle ne dure jamais plus de quelques minutes chez moi

5) d'autres visiteurs, qui me connaissent pertinemment bien, eux, m'ont ignoré sans que j'en prenne ombrage

 

Donc, chère madame, je rendais jusqu'à présent hommage

à votre professionnalisme, à votre compétence et à votre expérience.

Maintenant, je sais en plus que vous disposez d'une grande sensibilité.

Merci à vous.

 

 

 

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Comments: 2
  • #1

    David Cobbold (Tuesday, 19 July 2016 16:26)

    Je crois reconnaître la dame en question Luc et tout ce que tu dis d'elle est juste.

  • #2

    Luc Charlier (Tuesday, 19 July 2016 16:46)

    Merci David. Cela dit, nous sommes convenus qu'elle viendrait un jour découvrir SERIEUSEMENT nos vins au domaine. Car, ne pas me vexer, c'est une chose. Mais ne pas avoir même goûté nos petits liquides en est une autre, bien plus grave.