MINI-COUP DE GUEULE DOMINICAL

 

 

 

 

Ils ne doutent de rien ...

 

 

 

 

 

 

Je compte quelques chefs parmi les invités qui acceptent de goûter à ma cuisine.  Généralement, ils finissent leur assiette et parfois, ils ne refusent pas la repasse. Jamais ils ne peuvent mettre un seul pied dans la pièce où je m'exécute. Et Luc ne se prend pas pour Lucullus, ni Léon pour Carême.

 

A contrario, il m'arrive de fort bien manger chez mes amis. mais ce n'est pas pour cette raison que je leur rends visite.

Dans mon souvenir, c'est chez feu Xavier que je mangeais le mieux. Il laissait une cuisine dans un état pas possible, sortait un nombre incommensurable d'ustensiles, en salissant certains pour rien, mais au final, dans l'assiette, c'était bon.

Josette Domb, la maman de mon ami Marc et de ses frères, savait aussi ordonner un repas: sa table était parfaite.

Enfin, la femme de Gérald Servais, un tri-athlète qui a tenté un temps d'importer un peu de vin à titre d'activité complémentaire dans la région de l'Eau d'Heure, cuisine fort bien aussi.

 

Pourtant, by and large, plus les maîtresses de maison ou les maîtres-queux se donnent du mal, moins c'est bon. Le pire, c'est quand on sort un livre de cuisine et qu'on suit la recette à la lettre. Par contre, ceux ou celles qui nous régalent d'instinct nous font souvent très plaisir.

 

Ces dernières semaines, FB m'a fourni des dizaines de confirmations à cette impression. Plutôt que de nous montrer des plats - ce que je fais souvent - en commentant dans les grandes lignes la marche suivie, les "publieurs" se fendent des recettes in extenso et, surtout, détaillent les marques qui leurs vendent les ingrédients ... souvent en boîte de conserve. Je pense, moi, qu'il s'agit parfois d'un crypto-sponsoring. Dans les autres cas, les auteurs sont souvent membres d'associations de malfaiteurs comme Slow-Food, les ligues végétariennes ou - pire encore - végétaliennes, les macro-biotiques, les Steineriens, les ageusiques de l'An Mil, les compagnons de l'ordre de l'andouillette crevée et j'en passe.

 

Les deux pires, quoique pleines de bonne volonté,  que j'ai dû endurer - j'en percevais presque l'odeur tellement c'était vivace et prenant - faisaient appel, pour l'une à des sardines ... à l'huile (en boîte ou en barquette donc) et précisait qu'il ne fallait pas utiliser l'huile sous peine que le goût ne soit trop fort (beurk !!!!), et pour l'autre, en plein mois de juillet, à des tomates pelées en boîte, précisant cette fois qu'il fallait préférer des San Marzano.

 

J'en pleure de rage, de dépit, de frustration.

 

Attention, je ne dis pas que la conserve est à proscrire à tout prix, vous ne rencontrerez pas ce sectarisme chez moi, mais j'affirme haut et fort que, si tant est qu'on se pavane dans la publication d'une recette de cuisine censée excellente, on se sert d'ingrédients frais ou au moins transformés par soi-même.

 

Fuck the tin cans! 

 

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