ET VOILA CELUI QUE J'AVAIS L'INTENTION DE PUBLIER

Il manque encore l'ondenc etc ...
Il manque encore l'ondenc etc ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La photo "perturbatrice"

de ce matin

n'a fait que postposer

ce billet-ci. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La première fois que j'ai rencontré Robert Plageoles, à Bruxelles je crois, c'était "en mission" pour In Vino Veritas, il y a ... longtemps. Je l'ai ensuite revu au domaine. Ma dernière visite à Cahuzac-sur-Vère, depuis ma base arrière de la Chèvrerie des Chênes, remonte à trois ou quatre ans. J'y avais fait moisson de mauzac(s) (en sec et en moelleux), d'ondenc, de verdanel et de len de l'el, ainsi que d'une bouteille de vin de voile. Et les rouges, me direz-vous? A tort ou à raison - sans doute le premier membre - je ne "goûte" pas encore réellement les rouges du Gaillacois. Je sais que cela sonne chic de se pâmer devant le prunelart et le mauzac noir, car braucol (= fer) ou duras font has been, mais je n'ai pas encore croisé l'extase. Mon expérience est limitée et mon existence n'est pas encore à son terme, pour tout vous dire.

 

Mon premier contact avec les "vieux" mauzacs verts des Tres Cantous  eut lieu au cours d'un repas pris à Lacaune, avant que je ne fusse devenu vigneron, chez Calas. Depuis quatre générations, la famille régale les dîneurs dans la salle à manger tendue d'orange et la carte des vins est un bonheur. Nous ne sommes cependant pas encore arrivés à être fournisseurs.

 

En contrebas de cette place de la Vierge, à mi-chemin de l'église de l'Assomption et au pied de l'office du tourisme, on trouve la stèle de marbre noir qui rappelle le martyre des déportés juifs, arrachés par les milices de Pétain à l'assignation à résidence tarnaise de ces familles indésirables, au pied du Roc de Montalet, pour aller mourir à Auschwitz. Comme je vous l'ai déjà expliqué, la famille d'un immense ami y a échappé au massacre en prenant le maquis pour les hommes, en se terrant chez l'habitant charitable pour les femmes. Et le grand-père de Christine était par-là aussi, après que nazis et hommes de Vichy eussent brûlé sa maison de Rital de troisième génération. Grrrr. Revenons-en au vin.

 

Mon dernier contact avec le mauzac vert "à point", je le dois au sommelier de "La Barbacane", Baptiste Ross-Bonneau.

Un seul flacon de 1993 traînait encore plein de poussière dans une loge reculée de l'Hôtel de la Cité de Carcassonne.

"Si cela m'intéressait?". Bien sûr que oui. Et il fit ainsi un clin d'oeil à la Loute. Pas un "loin de l'oeil", nota bene.  

 

La robe d'un or légèrement foncé annonçait ... la couleur, si je peux m'exprimer ainsi. Le nez évoque un Jerèz encore vif, hésitant entre la fraîcheur du fino et la complexité melonnée d'un amontillado. Les arômes presque muscatés ou même sémillonnants du cépage ne sont plus perceptibles. En bouche, l'équilibre entre le gras, l'acidité et une lègère amertume me plaît beaucoup. Ce très beau flacon aurait dû bénéficier d'un bouchage hermétique. En l'état, alors que le liège était encore correct, il est très difficile de le proposer à une clientèle "normale", même avertie, tant il doit exister de variabilité d'une bouteille à l'autre. Mais nous sommes en France, même au coeur de cette belle Occitanie, et les mentalités prennent un peu plus de temps qu'ailleurs à évoluer. Toutes les grandes bouteilles de garde allemandes sont à présent serties de capsules à vis, elles. 

 

L'autre flacon, je ne dois pas son ouverture à Baptiste, mais à mézigue, un cousin par alliance. Le verdanel, c'est une autre histoire. D'après R. Plageoles, il restait quatre souches dans la collection du conservatoire végétal de Marseillan. Il a remonté une parcelle en les multipliant, mais elle ne doit pas être bien grande. La première fois que j'en ai vu, c'était chez un caviste à Cordes sur ciel, alors que nous allions faire déguster notre gamme à nous au collaborateur de M. Thuriès. Les avatars de l'établissement ont toutefois empêché de faire ... prendre racine à nos vins dans la jolie bastide du Comte Raymond de Toulouse. Ce millesime 2010 est vraisemblablement parfaitement à point: la robe jaune paille clair précède un nez bien ouvert sur des fleurs et des fruits jaunes. La bouche, extrêmement volumineuse, n'en finit pas de finir sans aucune amertume. La contre-étiquette affiche 14,5 vol % mais comme les VDF ne peuvent pas dépasser 15 vol %, je ne sais s'il faut la croire totalement. Ce flacon m'a énormément plu.

 

Suite au prochain numéro.

 

 

 

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