LA SAFRANIERE AVANT LES TOURBIERES DU PALAIS-DU-ROI

Les tourbes au pays de la gentiane
Les tourbes au pays de la gentiane

 

 

 

 

Dila, qui n'est en aucun cas

la tête de Turc de mon blog,

nous a offert un week-end

de repos et de rêve,

après ma "semaine d'anniversaire".

 

 

 

 

 

 

 

Mélange d'encens qu'il tient de sa formation auprès de Charles van Ypersele (de Strihou) mais aussi de benjoin, de savon d'Alep, de poudre à canon qui proviennent de ses origines ethniques, notre Dila exhale surtout un fort parfum d'amitié et d'hospitalité.

 

Le sommelier de Cyril Attrazic (Chez Camillou) nous avait convié au "get together" organisé pour les fournisseurs et relations du bel établissement de ce coeur de Gévaudan se tenant le dimanche soir. Quelle occasion rêvée de flâner en Margeride! Et c'est l'honorable docteur Erbilgin,  néphrologue-dialyseur de la clinique de Marvejols, qui nous a hébergés chez lui. J'ai ainsi pu faire la connaissance d'un autre de ses fils, Levin. Ce jeune homme déterminé s'est passionné pour la physique des conducteurs de lumière et tout ce qui tourne autour. Il a en plus la ... fibre d'un ingénieur-technicien! 

 

A peine arrivés chez lui, nous avons mis le cap sur la côte de Chabrits, connue pour donner accès au Col de la Briquette, et le restaurant gastronomique de Cecile et Sébastien, La Safranière. Christine les avait repérés lorsque nous commencions à explorer la Lozère, un des départements où nous comptons à présent certains de nos clients les plus fidèles et les plus sympathiques. A l'époque, c'est surtout notre vin blanc qui les avait intéressés. Ensuite, ma "soirée rotarienne" avait eu lieu chez eux et nous avions pu renouer. Je voulais clôturer là la fin de mes années "adultes" avant de tourner sénior en y invitant mon hôte. Las, l'Ottoman de malheur, un grand habitué des lieux qui y possède ses entrées, fut plus prompt que moi et son divan avait déjà réglé nos agapes. 

 

J'avais l'air malin: beau menu, vin en abondance , je m'étais conduit comme un sultan prodigue, un grand mamamouchi of a kind, mais mon Cléonte joua au grand vizir avec plus de finesse. Jugez-en un  peu: notre "Mina" est grande amatrice de Sancerre; on a a bu. La carte des vins (pris très justes) propose du Manicle, l'or du Bugey; on en a bu, comme notre inspirateur Brillat-Savarin le faisait jadis. Et je pense que le rouge provenait de Faugères, ou alors des Costières. Je ne sais plus trop; on en a bu, vous dis-je. Heureusement, c'est Christine qui a ramené les cinq chrétiens (si on veut) at home par la petite route qui escamote le Truc du Midi. A épingler dans nos assiettes - parfaites -  un carpaccio qui présentait des coquilles (pleine saison et route de Compostelle oblige) enserrées dans du saumon: le tout forme comme une cible concentrique orange et blanc du plus bel effet optique et gustatif, d'autant que l'huile d'olive était merveilleuse. J'ai adoré ce plat. Avec la biche, cuite même-pas-bleu comme nous le souhaitions, la poivrade était fine et, surtout, flanquée d'une pomme de terre macaire très réussie. Je ne suis d'ordinaire pas fou des accompagnements amidonnés XXL (gnocchi, pollenta, pommes Duchesse, roestli etc ...). Mais le boulot nécessaire à la réalisation des macaire et la finesse de la manière qui seule garantit leur saveur me plaît beaucoup. Bravo au chef.

 

La nuit porta conseil et nous avons pris un petit déj. ravis tandis que le maître des lieux s'acquittait de son tour dominical à l'hôpital. Je fais l'impasse sur le déjeuner - copieux lui aussi et imbibé des jus de Saint-Drézéry - pour vous dévoiler l'itinéraire de la promenade digestive ... avant la cocktail-party à Aumont!

 

J'étais un peu essoufflé au début (on appelle cela de l'insuffisance de la fonction diastolique) mais l'altitude du lac de retenue de Charpal y fut pour quelque chose: 1326 mètres à son point culminant (joke)! Après la débacle - mais si ! - de 1918 les Français décidèrent (mieux que la ligne imagino) de constituer un dépôt d'armes sous-lacustre secret. Une voie de chemin de fer (élevée) prit naissance afin d'acheminer les matériaux nécessaires et un mur de barrage fut érigé. Il reste des vestiges du rail, même si le tronçon a été déferré en 1938.

 

Actuellement, un joli parcours touristique de 8,7 km, partiellement sur pilotis pour enjamber les tourbières et les bruyères aux pieds dans l'eau, s'offre aux randonneurs. On se croit parfois dans les Highlands, surtout quand un petit crachin vous rafraîchit le visage, porté par une brise decendant des Monts Lozère (brrr). Le sol très granitique de toute cette partie des Cévennes (en fait) présente ici des affleurements gréseux, et parfois des feuilletages schisteux. On dit que des loutres fréquentent les lieux, classés Natura 2000 en 2002.

 

Notre hôte, jogger bien entraîné, mis un point d'honneur à ne pas marcher trop vite. 

Qu'il en soit remercié, ainsi que pour tout le reste de ses attentions.

 

 

 

PS: Il faut qu'il sache que nous pensons beaucoup pour lui aux belles étrangères en rupture de fiscalité ... 

 

 

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