COME ON, DARIA

Cuvée haut de gamme 2002
Cuvée haut de gamme 2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non, je ne suis pas devenu adepte de MTV.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Commandaria, le VDN chypriote, et moi avons fait connaissance à l'été 1989, si mon souvenir est bon. J'étais parti en séminaire avec mon employeur de l'époque et la mère de la Loute (qui n'existait pas encore) logeait dans un hôtel proche car la politique de firme ne tolérait pas les compagnes sur place. La plupart des autres salariés visitaient donc soit les chambres de leurs collègues, soit la prostitution locale. Moi, je préférais de loin la compagnie de Pascale.

 

Entre son hôtel et le notre, une espèce de digue de front de mer hébergeait une foire au vin. J'y ai découvert ce breuvage. C'est hélas également une des dernières fois que j'ai fait du cheval, des Britanniques tenant un ranch non loin de là nous ont loué deux montures pour un bout d'après-midi. Par après, des ennuis de lumbago m'ont forcé à suspendre cette activité. C'est dommage car Pascale était très bonne cavalière d'extérieur et nous aimions les randonnées dans la nature. Ni le manège ni les barres ne m'ont jamais excité mais j'avoue que c'est une bonne école de maîtrise.

 

Ce sont sans doute les croisés ou les moines-soldats qui ont popularisé ce vin muté en Europe, mais il est attesté depuis bien longtemps sur l'île, depuis l'antiquité grecque. Or, le mutage en lui-même n'a été possible qu'après l'usage courant d'alcool par les Occidentaux, un produit hérité des Arabes, et on attribue son introduction  à Arnau de Villanova, un Catalan qui fut professeur de médecine à la jeune université de Montpellier et médecin personnel des rois de Majorque au 13ème siècle. Aijourd'hui encore, une commandaria peut être additionnée d'eau-de-vie  - après l'arrêt spontané de la fermentation alcoolique d'ailleurs - pour en remonter le degré (stabilité et chaleurosité); mais ce n'est pas obligatoire. 

 

Le cépage le plus utilisé est un blanc, xynisteri, et puis un noir, le mavro. On les mélange dans des proportions variables, donnant naissance à plusieurs types de vins distincts. Celui dont je vous parle aujourd'hui, de la sorte Saint Barnabas, est issu à 100% de xynisteri.

 

D'après la notice, ce 2002 aurait exhibé d'entrée des qualités particulières et 24.000 bt en ont été élaborées pour la vente. 

Il titre un petit 15 vol% d'alcool - la loi en autorise jusqu'à 20 - et présente encore 217 grammes de sucre résiduel. L'acidité totale est faible, comme on s'y attend un peu, et la volatile n'est guère élevée (autour d'1 gr/l exprimée en équivalents sulfuriques), après 4 ans d'élevage sous bois.

 

La robe est orangé-ambré, un peu tawny, et limpide. Le nez est fait de torréfaction: caramel et mokka surtout, avec le côté mielleux et abricoté des PX de Malaga, par exemple. En bouche, beaucoup de sucrosité et un côté fluide qui surprend; très peu de soutien acide. Le tout commence un peu comme une Malvasia madérence peu concentrée et se poursuit comme un liquoreux andalou. Je reste légèrement sur ma faim en ce qui concerne la complexité et la longueur, mais il n'y a aucune lourdeur dans ce vin et le plaisir immédiat est bien là. 

 

Originalité assurée.

 

 

 

Write a comment

Comments: 0