MAJOU EN PLEIN PARADOXE : VINI BIRRE RIBELLI 2016

 

 

J'ai connu le rond-point de l'Yser comme cela.

J'y retourne tout confus dans une bonne semaine.

 

 

 

 

Sacré Patrick Böttcher! Je crois bien l'avoir rencontré pour la première fois au Dieweg, chez Philippe Stuyck (IVV). Il se peut aussi qu'il ait occasionnellement foulé le sol des auditoriums de l'Institut Paul Lambion (CERIA) à Anderlecht. Et il a été un des premiers à amener un groupe d'amateurs vers les vignes un peu sauvages du Domaine de la Coume Majou.

 

Quand il a organisé son premier Salon VBR, par un jour de grève générale caillant dans les locaux sombres mais à l'intérieur élégant du centre Thurn und Taxis, je n'ai pas pu faire autrement que d'y participer. Pourtant, ce genre d'exercice ne me convient guère et, en plus, je ne fais pas de vente à l'arrachée. Très bonne organisation d'emblée, ambiance superbe et déjà mélange entre les purs - du genre de ceux qui vont à l'Elefantentreffen avec une vieille béhème 600 cc tambour double came et fourche à parallélogrammes - et les frimeurs (Harley Davidson ou Motobek' rutilante). Oui, Môssieu, Slo foude et reuteubeu et tout le toutim y étaient déjà. 

 

Quand il m'a reconvié à l'édition 2015, sous le stade dédié à la mémoire du tonton à Flupke, ce fut ... keuf l'invité surprise. Et Patrick a fait des miracles: diplomatie, réaction aux intempéries, accueil des gâtés-pourris de la presse qui ont peur des fusils à pompe, car ils ont plutôt l'habitude qu'on les leur cire. Grosse affluence, gros succès: on a vu couler plus de bière fraîche que de sang de Daech et les disciples de Rudolf ne venaient même pas des pays du Golfe. J'y ai finalement fait affaire. 

 

Cette année, des circonstances très particulières qui touchent de près la Coume Majou mais ont fini par nous déboucher l'horizon, ont grandement compliqué notre organisation pendant plusieurs mois. Nous sortons les épaules du harnais, nous nous ébrouons dans la fraîcheur de l'automne et hennissons de plaisir devant cette liberté de mouvement retrouvée. Pourtant, un parfum de douce tristesse et de mélancolie enjouée flotte encore, évanescent. Eh ben, que pensez-vous de ces oxymorons posés sur ma prose comme une chope d'ambrée contre l'étoffe qui dissimule la poitrine d'une serveuse lors des Oktoberfesten à la Paulaner Brauhof? 

 

Je vous l'annonce tout de go: nous serons présents, Christine et moi, à l'édition 2016 du salon VBR de Böttcher. 

Comme l'an dernier, c'est à Agnès Henry que revient la terrible tâche de partager notre table de dégustation. Tant mieux, la renommée internationale  de son domaine m'attirera du monde, ainsi que sa gentillesse. En modeste échange, le microcosme de la Belgique du vin de plus de 50 ans, ceux qui m'ont fréquenté jadis, lui rendront visite dans la foulée. 

 

Ce fameux garage Citroën, je l'ai connu en pleine activité, avant qu'ils ne se muséât (néologisme signifiant "ne se transformât en salle d'exposition"). On avait construit le premier "viaduc" pour l'exposition universelle de 1958, mais aussi pour que ma mère pût aisément se déplacer, elle qui portait alors mon frère; en son sein d'abord, et puis dans les bras ou dans sa poussette. Lorsque nous partions en week-end à la mer, avant la construction de l'autoroute, la vieille route de Gand y prenait en fait naissance. Et pire que tout, les époux Automne, des amis de ma grand-mère ennuyeux comme une chanson de Julien Doré, avaient leur appartement juste à côté, au premier étage d'une maison où était établi un disquaire. Le salon donnait sur le tablier de l'ouvrage d'art, où passaient des centaines de voitures puantes. Et je m'emmerdais à 200 km/heure, assigné à résidence dans une bergère en tissu jaune citron, durant des heures! 

 

Allez, on se retrouve tous là, samedi et dimanche en huit! 

 

 

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