UNE SI LONGUE ABSENCE ... EPISTOLAIRE

Le "gentil organisateur" s'appuie sur sa base
Le "gentil organisateur" s'appuie sur sa base

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous pensez bien qu'un si long silence 

(depuis le 22 novembre)

devait avoir une justification commerciale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En effet, je souffre chroniquement d'un prurit calamique, entendez une pulsion quasiment maladive qui m'oblige à écrire, encore et encore. Quand elle n'est pas assouvie, mon pouls s'emballe et je transpire de manière profuse. Il faut donc une raison, des raisons, impérieuses pour interrompre mon flux encrier. 

 

Cette fois, le coupable doit se chercher parmi la gent apothicaire: Patrick Böttcher et la troisième édition de son salon annuel dédié aux vins "qui sortent du droit chemin", les Vini Birre Ribelli. J'avais pourtant décidé de jeter l'éponge après ma dernière participation en 2015. Cet événement connaît un succès énorme, tant auprès du public qu'auprès des exposants. Je ne me sentais pas le droit de priver un collègue de l'exposition publique offerte, car je ne vends personnellement rien sur place et je suis beaucoup moins déviant, dans le verre et dans l'esprit, que la majorité des autres vignerons représentés. Mais Patrick a trouvé les mots pour me convaincre de rester au sein du troupeau: d'une part, il n'est à présent nullement obligé de restreindre le nombre des participants et d'autre part, je ferais à nouveau "table commune" avec Agnès Henry, une amie de toujours, et son euphorique vin amphorique. Comment résister dès lors? Je ne prends la place de personne et je suis sûr d'être en excellente compagnie.

 

Depuis un mois environ, les obligations familiales de Christine se sont faites moins pressantes, et elle peut à nouveau m'accompagner: son Titou et ses parents arrivent eux aussi à se passer d'elle au-delà d'une paire de jours.

 

C'est donc tout fringuant, flanqué de ma "secrétaire", que je suis allé tenir ma place derrière le stand. Pour l'occasion, Citroën avait vidé le garage-musée de la place de l'Yser, immeuble mythique de la Bruxelles industrielle et commerciale dans la seconde moitié du vingtième siècle. Il semblerait qu'on y a accueilli un peu moins de 2.000 visiteurs le samedi, en dépit d'un temps acceptable sur la capitale belge, et plus encore le dimanche: joli engouement populaire pour les bières artisanales (très bel échantillonnage présent) et pour les vins non alignés. 

 

Le vieux Castro est mort, mais les adeptes du vino ont oublié avec nous leur lider maximo.

Hasta siempre.

 

Au plan personnel - nous reviendrons plus tard sur d'autres aspects - j'ai embrassé le joufflu wallon le plus célèbre, en grande forme de manière générale et impérial dans la peau d'un commissaire priseur fort prisé. J'ai également fait la connaissance physique de de Pascale, qui m'a trouvé - je cite - "moins antipathique que sur FB". J'ai aussi soutenu moralement la dame des toilettes, une souriante trentenaire africaine pleine de patience qui a maintenu dans un état de propreté très honorable "le petit coin", en dépit des centaines de visiteurs ayant envahi sans relâche ce local prévu au départ pour une dizaine de mécaniciens automobiles, quelques administratifs et un visiteur de passage. Et dire que certains n'étaient pas contents! C'est con, un bourgeois, surtout quand ça doit pisser! 

 

J'ai fait déguster des Hollandais sympathiques (je vous le jure), des Allemands passionnés, quelques anglophones, britanniques et otherwise, du scandinave, dont un très beau blond que j'ai laissé à Christine et Agnès ... Pas de Jaune à mon stand, pas de Black non plus. Il y a bien eu un bleu, mais ce n'était pas la Schtroumfette. Il m'a dit qu'il venait de Termignon. Va-t-en Savoi(e)r.

 

Pour la troisième fois, le sans faute pour Patrick. La première année, il avait essuyé les plâtres. Pourtant, l'instrument préféré des pharmaciens, c'est le mortier avec son pilon, pas la truelle, sauf pour les francs-maçons parmi eux. Mais le seul tablier que je lui connais, c'est celui de Slow Food. Nul n'est parfait. 

La deuxième année, il avait dû se dépétrer des obligations sécuritaires imposées par les autorités belges, dont on sait qu'elles ne brillent, comme le chante Brassens à propos d'un autre primate, "ni par le goût ni par l'esprit". 

Cette année, il a dû prévoir l'affluence et la gérer: mission accomplie.

 

Je vais faire un aveu public: à chaque occasion, j'accepte de lui vendre à prix d'or quelques cartons d'un millésime retiré de la vente de notre vieux carignan, La Loute de Coume Majou. Depuis qu'Elisabetta n'a plus le temps de  présenter elle-même son Franciacorta, je sais que c'est cela qui le motive ...

 

Même ainsi, un grand bravo l'artiste! 

 

 

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Comments: 2
  • #1

    Sace (Wednesday, 07 December 2016 08:47)

    Bonjour ! Je voulais vous rencontrer dans ce salon pour goûter vos vins. Je n'ai pas été déçu, bien au contraire, et je suis allé immédiatement en chercher dans ce repaire de sommeliers et de bons vivants où même la musique est dans mes goûts. Depuis j'ai re-goûté vos vins et je pense que je les re-re-goûterai encore beaucoup. C'est exactement ce que je cherchais, être étonné, et le dernier que vous m'avez fait goûter (moitié Carignan moitié Grenache m'avez-vous dit), vous auriez pu aussi bien l'appeller "l'envol".

  • #2

    Luc Charlier (Wednesday, 07 December 2016 12:20)

    Merci de votre appréciation, c'est un peu pour cela qu'on se décarcasse, ici. Le vin en question est notre Cuvée du Casot, le sommet de gamme. En 2006, elle se compose du grenache (hélas détruit par une grêle puis la sécheresse implacable de l'année suivante) très exposé de Saint-Paul-de-Fenouillet et de l'entièreté de notre plus vieux carignan estagellois. Il reste quelques centaines de flacons à la vente. Parmi nos clients restaurateurs, vous le trouverez notamment à la carte du Bocuse d'or 2005, Serge Vieira, à Chaudes-Aigues (Cantal): le Château du Couffour (** Michelin).