LA-HAUT SUR LA COLLINE

L'image est tirée du site ... provisoirement, sauf si le copyright réclame ...
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Il faisait nuit noire là-haut,

et nous étions venus

sans appareil photographique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les nombreux amis de la Coume Majou qui ont poussé jusqu'à La Franqui ont fréquemment fait "la promenade de la colline" avec nous. Tout au début, le parking était sauvage et la route chaotique. Ensuite, le parking fut restructuré et la route ... resta chaotique. Par après, une partie de la zone de stationnement devint payante, mais la route ne changea pas: chaotique.

 

Actuellement, une série d'emplacements est réservée aux clients du restaurant et on a promis d'améliorer l'accès dès le printemps prochain. Restaurateur, chemin d'accès, chaos, phare, falaise, zone natura 2000, municipalité, maire ...

 

Tout cela est très compliqué. Demandez aux restaurateurs qui dépendent d'une mairie, soit parce que celle-ci est propriétaire des lieux, soit parce qu'elle doit délivrer des autorisations (ne fût-ce que pour une terrasse) ou des permis, soit pour des questions de voirie ou de ramassage des immondices: pas facile.

 

Depuis juin 2016, les locaux du "Grand Cap" sont occupés par un restaurant gastronomique qui nourrit de grandes ambitions. Ayant quelque chose à fêter avec moi, Christine m'a emmené là-haut vendredi soir. Pour diverses raisons, nous n'avions jamais eu l'occasion de manger sur la falaise, même pas un pique-nique. Cette première a été ... parfaite.

 

Je remets le couvert, enfin, mon sempiternel couplet: je ne suis pas critique gastronomique, notamment parce que je tente de rester honnête homme, mais il y a d'autres raisons aussi, qui tiennent au respect du travail des autres. On vous dira donc que des mises en bouche, succulentes, aux petites mignardises - j'ai tout mangé quand on nous présenta celles-ci: chocolats, caramels, guimauves, biscuits ... tout! - il n'y avait que de l'exquis. Vous irez voir les menus. 

 

Je connaissais toutefois les lieux, car les grandes baies vitrées donnant sur le large et parfois même le Sahara (par temps clair!)* ne cachaient rien. L'intérieur a été repensé de fond en comble et des fauteuils accueillants remplacent les coques de jardin en plastique. Partout, des rappels de bleu attestent de la présence maritime et le reste de la décoration suggère une houle feutrée.

 

L'accueil se fait comme sur un pont aussi: celui d'Avignon. En effet, la chef de salle et sommelière a suivi le chef et son épouse depuis leur précédent établissement. Comme elle connaît la musique, elle s'est vite mise au diapason languedocien et ... dans le droit chemin. Bon, là, seuls les initiés suivront. Cette jeune femme aux racines rhodaniennes, amatrices des vins du Mistral, a apprivoisé la Tramontane aussi et la carte des vins fait la part belle aux crus régionaux. Nous nous sommes laissés emballer par les frères Ledogar pour le blanc - on va croire de bonne grâce qu'eux ont réellement un nombre significatif de pieds de carignan, le cépage fantômatique - mais c'est notre conseillère qui choisit les verres de rouge pour le plat de viande: un CNP regorgeant de grenache pour le porc noir de Christine et un Baux-de-Provence plein de mourvèdre pour mon Jeannot de chasse. Bieng'. 

 

Renseignements pris en haut lieu, l'été a bien marché. Le deuxième vendredi soir de décembre, lui, n'avait logiquement pas attiré la grande foule, peu avant la Noël et en dehors de toute agglomération significative. Nous avons donc eu le loisir, sans nuire au service, de bavarder pas mal avec le personnel de salle, qui sait engager une espèce de complicité avec les clients, et puis avec le chef à la fin. S'il veut bien de nous, nous reviendrons pour compléter notre découverte de son univers culinaire: il fit partie de l'équipe de Franck Putelat, à Carcassonne. 

 

Son équipe et lui - c'est madame qui pâtisse - ont mis en place un bel outil.

A la belle saison, il faudra encore quelqu'un qui ratisse, car le côté jardin manque de charme. Cette partie-là de la colline n'a jamais été soignée depuis des décennies mais quelques heures de débroussailleuse et l'avis d'un paysagiste devraient arranger cela en une-deux-trois. Enfin, la mairie de Leucate devra faire un effort sur l'asphalte. 

 

Nous avons regretté que l'aventure de M. Klimenko - un très bon chef qui nous avait régalés au Chap' - n'ait pas réussi à attirer la foule. Nous espérons de tout coeur que l'année 2017 confirmera les débuts très encourageants d'Erwan et Paméla Houssin. Lui est "païs" avec Christine, du côté du Jaur et de l'Orb; elle, c'est plutôt l'Orbieu et ses Corbières. A présent, nous sommes un peu devenus concitoyens. 

 

Bon vent au Grand Cap, à sa cuisine, à son personnel.

 

 

*: il ne faut pas toujours tout croire, l'horizon ne dépasse jamais Tamanrasset. Mais j'étais un fervent lecteur de Frison-Roche quand j'étais gosse.

 

 

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