ANA QUOI?  - ANATIFE

Il faut une première fois à tout: rencontre entre une Civale et des anatifes
Il faut une première fois à tout: rencontre entre une Civale et des anatifes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Curieux animal -

je parle du petit bidule noir ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai cru longtemps qu'il s'agissait d'un mollusque, espèce de croisement improbable entre une anémone de mer, un bigorneau et un couteau, au goût similaire à celui d'une petite crevette d'Ostende hybridisée avec de l'ADN de violet. Mais non, c'est un cirripède (comme le "chapeau chinois"), un crustacé en fait. 

 

La première fois que j'ai mordu - car, oui, on mord dedans - dans un percebes (nom portugais de l'animal), c'était au soleil couchant, sur une terrasse de la station balnéaire d'Espinho, avec la mère de ma fille et l'Yves de ce blog. Il y a presque 25 ans de cela. Nous avons été surpris par l'aspect d'abord, puis par le "jus" qui en gicle quand vous les entamez. Nous avons ensuite été charmés par la subtilité du goût ... et conquis.

 

Lors de mes séjours portugais, j'essaie à chaque fois d'en manger une ration.

 

Ensuite, j'en ai vu de pleines brassées au marché de la Boqueria de Barcelone ... au prix de 5 ou 6 euros les 100 gr! 

 

Et hier, allant faire le plein de crème solaire à haute protection (vu la douceur de l'hiver catalan), de crème protectrice pour les lèvres (même raison), de film plastique culinaire et de white spirit (pour me démaquiller), je suis tombé en arrêt sur un panier de bernacles à l'étal du poissonnier d'une grande surface, sous la mention: pouce-pied, 22 € le kilo. Arrivé à la caisse, la préposée (50 ans, permanente des années '60, couleur acajou tirant sur le violet) me dit, avec un accent du nord de l'Espagne: "Oh, ils ont ça ici, que c'est bon!". Nous engageons une courte conversation où je lui explique que j'adore cela aussi , que cela coûte une fortune en Espagne et que "Gosto muito de percebes". Et elle me répond ... en dialecte galicien! It's a small world.

 

Par contre, ce fut ma première tentative de cuisson et je pense que je n'ai pas assez salé l'eau (les recettes proposent entre 35 et 70 gr de sel par litre d'eau !!!) et que j'ai maintenu le pochage un peu trop longtemps. Bref, certaines bibiches avaient perdu beaucoup de "substance", alors que d'autres tubes contenaient trop d'eau. Ah, les équilibres osmotiques transmembranaires, c'est toute une science. Je ne connaissais bien que l'acrylonitrile, jadis. Sinon, Christine a beaucoup apprécié, elle qui est une indécrottable du bigorneau et de la "caricole" ou chenuesekluete, entendez: du bulot. 

 

Mais qu'est-ce donc?

On les appelle vulgairement pouce-pied ou pousse-pied et ils sont appréciés le long de la côte atlantique de l'Espagne et du Portugal, à Belle-Île-en-Mer et sur le littoral canadien. Une variante, l'anatife, ne serait pas comestible (?). L'autre nom ... vernaculaire est la bernacle, apparemment dérivé du substantif anglo-saxon qui désigne la bernache: gooseneck-barnacle, dont l'aspect rappellerait notre animal. Le film "Le peuple migrateur" les met en scène.

 

Et alors, l'anecdote qui tue, l'analogie qui espante: les Bretons disent pas-e-bez. On ne traduit pas par "Fous le camp et tire ton coup" mais bien par "seuil de tombe". Et le nom ibérique est ... perceves (esp.) ou percebes (port.)!

 

Je pense que l'étymologie ne fait pas trop de doute. 

 

 

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