IMPUDEUR DIRONT LES UNS, HOMMAGE PENSERONT LES AUTRES

Nicole André, toute à la joie de festoyer en famille
Nicole André, toute à la joie de festoyer en famille

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Que les premiers aillent au diable,

ce sont les deuxièmes qui ont raison.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je n'ai effectivement guère de pudeur, ni dans mes sentiments, ni pour mes fesses. Brassens a raison, qui pense en substance que montrer son coeur ou son cul, c'est pareil. Dès lors que l'un et l'autre sont propres, il n'y a aucune honte à cela. Et c'est mon cas.

 

Mon père avait une mère, Jeanne, qui ne nous a pas donné trop d'affection. A lui non plus d'ailleurs. Elle n'était pas programmée pour cela, d'une part, et son milieu familial, engonçé dans la moyenne bourgeoisie catholique étriquée du fond du Brabant Wallon, n'a pas arrangé les choses, d'autre part.

 

Cette Jeanne avait une soeur cadette, Mariette, qui souffrit très tôt d'ennuis vasculaires. Je ne l'ai pas vue longtemps en pleine possession de ses moyens physiques et me souviens surtout d'elle allitée et cherchant ses mots, présentant des troubles de la mémoire et de l'élocution. Mais, même ainsi, c'était quelqu'un d'aimable et de prévenant.

 

Son mari, Urbain, et elle ont eu deux enfants: Robert, un fanatique de voitures de sport et de rallye, très bon joueur d'échecs également, et Nicole, ma marraine de baptême. En effet, même dans une famille de mécréants et de libre-penseurs comme la mienne, on baptisait les nouveau-nés. Allez savoir pourquoi. Moi, ce fut Luc Nicole Marnix! 

 

Ils furent, cousins germains de mon père, ses amis de jeu durant toute l'adolescence et ma mère, une pièce rapportée, se lia d'une vraie amitié avec eux. Nicole, ma marraine donc, m'a couvert de cadeaux quand j'étais petit, ainsi que mon frère. Le plus beau qu'elle nous a fait consistait en un portique d'agrès de grande taille, qui fut cimenté dans le jardin de la maison à l'avenue d'Auderghem où s'est déroulée toute mon adolescence bruxelloise. Nous y avons fait de la gymnastique durant des milliers d'heures, mon frère et moi. La corde à grimper, en chanvre non traité, nous a rempli les mains d'échardes durant une décennie. 

 

Et un jour, Nicole a quitté la Belgique. Elle s'était émancipée du milieu wavrien étroit qui l'étouffait et différentes personnes se sont mêlées de ses affaires, en faisant peu de cas de ses intérêts personnels. Pour moi, c'était aussi l'époque de la naissance de mes enfants, de ma séparation d'avec Patricia puis d'avec Pascale, et du développement de ma "carrière" - quel grand mot - en milieu hospitalier, puis dans l'industrie pharmaceutique. 

 

Vingt ans plus tard, nous nous sommes tous retrouvés à Corneilla, au début de mon installation ici: mon père et ma mère, Nicole et moi. Nous y avons passé une excellente semaine. Le décès de mon père, précédé de son long séjour à la maison de retraite de Furnes, a un peu figé les déplacements de tout le monde. Depuis lors, ma mère et Nicole se voient régulièrement, et m'ont même rendu visite ensemble. De mon côté, ce sont les soins attentifs et dévoués que Christine a prodigués à "Tonton", son père adoptif, qui ont restreint ma capacité à disposer de mon temps comme je le souhaitais, vu qu'elle était "clouée sur place", so to speak.

 

Or, il y a quelques mois de cela environ, des amis fidèles de Nicole ont fait halte avec elle ici, en route pour l'Espagne. Et j'ai appris qu'ils avaient, tout à fait par hasard, été manger ... Aux Petits Oignons, là-même où Virginie assure le service en salle. Et ce même soir, Yves et Carla (eux, vous savez qui c'est), étaient à table aussi. Tout ceux-là se sont retrouvés réunis lors de mon anniversaire, en octobre dernier.

 

Il n'y a pas loin de la cruche au vignoble (citation approximative), et l'idée naquit bientôt de rassembler le couple de Pécrot, qui m'héberge si régulièrement, et ma marraine wavrienne, pour un menu convivial au restaurant de Virginie.

 

Sur la photo, marraine ne s'en plaint pas et ma fille, tout sourire, prend le temps de deviser avec nous, portant la tenue informelle qui constitue "l'uniforme" de son emploi et des verres, avec une désinvolture teintée de précision. Oui, messieurs, mesdames, c'est un métier, et elle le maîtrise un peu plus chaque jour avec spontanéité, et application néanmoins.

 

Marraine présente une certaine ressemblance avec sa maman et sa tante:

un front dégagé, des pommettes bien marquées, un menton "à la Romy Schneider" et une bouche large.

Mais chez elle, celle-ci est constamment habitée d'un sourire.

Qui s'en plaindra? 

 

 

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