UNE COMMIS CHEZ LE RYOURI NIN

Un repas d'anniversaire de plus chez le grand Inada!
Un repas d'anniversaire de plus chez le grand Inada!

 

 

 

 

 

 

 

Virginie semble avoir presqu'oublié

qu'elle n'a dormi que

trois heures la nuit précédente.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a quinze jours, alors que j'organisais mon emploi du temps durant mon séjour belge à venir, nous avions décidé de réserver le mardi 31 pour ma fille. On la promènerait et on irait faire un bon repas pour fêter ses 26 ans. 

 

En effet, de service le dimanche et le lundi - où elle profita d'ailleurs de notre clientèle - cette date lui convenait mieux.

Toutefois, l'ambiance que savent créer les patrons de "Aux Petits Oigons" au sein de leur équipe nous a joué des tours, comme on dit dans la banlieue tourangelle. En flamand, c'est "parten spelen". Ils ont tous célébré son anniversaire ... trois jours d'affilée, après le service du soir et jusqu'aux petites heures de la nuit. En France, certains salariés iraient aux Prud'hommes pour moins que cela! Et ils obtiendraient même gain de cause. Or donc, elle avait petite mine quand nous la récupérâmes sur le coup de onze heures trente, le jour dit, au pied du lit. 

 

Et notre choix s'était arrêté, comme souvent, sur mon ami Saburo Inada pour cette fiesta. En de rares occasions, sa cuisine, finalement très classique, est tout simplement savoureuse. Ce sont les jours "off". Généralement, il arrive à transcender les plats, au départ de fournitures impeccables, mais sans artifice. Pas de pyrotechnie, pas de dressage alambiqué, pas de fumée qui monte au plafond ou d'écume qui s'en va en rouleaux. Non, un goût juste et de l'harmonie. Cet ancien étoilé Michelin (du temps de Chez Christopher) ne court pas après les distinctions. Pourtant, il est sensible à la reconnaissance des autres, comme en atteste sa fierté d'avoir reçu récemment les félicitations publiques de l'ambassade du Japon. Moi, et mes proches, nous y régalons chaque fois que c'est possible.

 

Il est déjà assez difficile de faire tourner une belle table sans le barnum qui va avec, mais en plus tout le quartier de la Place Loix est éventré pour le moment, en raison de travaux de voirie. Or, les gastronomes pointus n'aiment pas salir leurs élégantes chaussures de fabrication britannique ou italienne. Nous avons donc profité, les quelques tables occupées et nous, de toute son attention et il nous a rejoints une fois le plat principal envoyé.

 

J'en profite pour signaler que vous trouvez presque constamment des vins de la Coume Majou à sa carte, mais que cette offre évolue sans cesse. Nous y constituons souvent l'unique rosé proposé et il est généralement le seul en Belgique à avoir du blanc, avec le Parc Pairi Daiza à qui je ne peux rien refuser vu la complicité qui m'unit aux trois frères Domb depuis cinquante ans bientôt. Pour le moment, faisant fi des convenances, c'est notre "vieux" Majou 2006 qui fait le bonheur de ses menus. Ce vin est parfaitement à boire, avec des tanins très souples, et il n'accuse pas ses dix ans. Si vous êtes observateur, vous remarquerez aussi que la cave propose ce qui est sans doute le plus abouti de tous mes vins: la Cuvée du Casot 2009. Un ami, souvent cité sur ce blog, avait attiré mon attention sur ce vin car une erreur de "pricing" s'était introduite dans la carte, à moins de 30 euros, càd moins cher que sur mon tarif au domaine! Après mon intervention, cette inadvertance a été rectifiée. C'est mieux pour la trésorerie du restaurant, et pour mon image de marque. 

 

Hélas, l'honnêteté, ce défaut dans notre civilisation moderne qui m'est pourtant chevillé au corps, me pousse à avouer que nous avons, Christine et moi, osé choisir la côte de boeuf en croûte de sel, et maturée en plus. Ecologiquement parlant, une telle bombance de viande rouge est un scandale, j'en conviens. Et les pertes additionnelles engendrées par le temps nécessaire à la faire rassir ajoutent encore à ce péché. On nous a donné le choix entre une Galicienne et de la Normande et cette dernière en fit les frais. Magnifique!

 

 

On te souhaite encore une fois un bon anniversaire, Loute, et on remercie le chef de son accueil si chaleureux.

Sans oublier une bouteille de jus de yuzu reçue en cadeau, en droite ligne du Japon.

Je passe un coup de compteur Geiger dessus dès que possible et on l'ouvre. Je vous en parlerai.

 

 

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