OSITOKE JUBU LEJUDU YUZU ...

Il faut bien secouer la pulpe et puis ... "Adjimé"!
Il faut bien secouer la pulpe et puis ... "Adjimé"!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

... un sourire de bien-être

releva mes zygomatiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme dans toutes les peuplades, il y a deux sortes de fils du Pays du Soleil Levant: les bons et les autres. Pourtant - ça se discute - beaucoup de philosophies extrême-orientales n'adoptent pas la dichotomie des adorateurs de Mani.

 

Parmi les "mauvais" japonais, je n'en ai jamais croisé qu'un: celui qui a dévoré ma petite soeur à la couveuse de la maternité Edith Cavel, dans les années cinquante. Il n'a laissé que son foie. Dans la famille, cet organe est malsain dès la naissance.

 

J'en ai rencontré de très bons et le meilleur d'entre eux est l'honorable Inada-San

Or, j'aime passionnément les agrumes et je pense que c'est ce penchant qui explique mon goût pour le riesling, de loin le plus grand de tous les cépages de cuve blancs à mes yeux. Lors de ma dernière visite, mon ami Saburo m'a offert une bouteille de jus de yuzu, venu en droite ligne de son pays, dans une série de ... magnums contenant 1,8 litres.

 

Mes amis nucléaristes ont vérifié qu'il n'émettait pas plus de neutrons libres, ni même de rayonnements gamma, qu'un jus de pomme bio provenant de n'importe quelle coopérative fruitière du Tricastin ou même d'un rouge de l'appellation Grignan-les-Adhémar. Bon cela fait quand même 0,10 mSv par litre mais l'autorité de tutelle nous rassure: c'est beaucoup moins qu'à Flessenheim.

 

Je lis mal les pictogrammes, surtout ceux de la région de Tokyo, et ne peux rien vous dire de plus sur la composition du produit, élaboré par une connaissance d'Inada, qui lui en envoie en direct. Comme notre chef est intraitable sur la qualité de tous ses approvisonnements, ce qui lui vaut même la réputation d'être "difficile" auprès des fournisseurs, mais c'est tant mieux pour nous, je lui fais confiance.

 

Après disparition des irisations vertes fluorescentes et du bruit émis par le jus au moment de l'ouverture, qui ressemble à un "Banzaï" lancé depuis un Mitsubishi en piqué, la jolie couleur jaune nacré séduit d'emblée. Le nez n'est pas porté par du gaz carbonique, signe évident que le jus ne fermente pas dans la bouteille, mais fait immédiatement penser aux parfums dans la chambre d'accouplement d'une mandarine et d'un citron vert. A yuzu never falls far away from the tree ... En bouche, peu de sucre et une acidité très supportable. C'est foutrement bon! 

 

Mon premier mouvement fut de mélanger ce jus à un peu de sirop de canne blanc et d'y ajouter de l'eau gazeuse, version bridée du "Perrier-tranche". Même à neuf heures du matin, ça passe. J'essaierai plus tard une variante d'un Marguerita car, à neuf heures, cela ne passe pas bien.

 

Mon tout premier client restaurateur du département fut Eric Comes, dans son petit établissement à la rue des Augustins, à présent désertifiée, taguée, hooliganisée et ... évangélisée (racisme primaire de ma part exacerbé par l'expérience du terrain). Avant d'émigrer vers la Savoie, Eric m'avait conseillé d'aller voir le sommelier de Christophe Comes, Hervé. Les deux hommes ont d'emblée adopté Coume Majou et lorsqu'Hervé s'en alla vers la Savoie à son tour - non, il ne s'est pas mis en ménage avec Eric - c'est son successeur au tire-bouchon, le sympathique Vivien, qui a flashé sur nos bouteilles également. 

 

Malgré cela, j'ai eu beau implorer Saint Christophe et même la lointaine Sainte Poca, nous ne sommes que sur la liste d'attente (en première place) pour le repas de la Saint Valentin à La Galinette. En espérant un désistement, je prépare l'événement en établissant mes menus perso pour ce week-end. Il y aura: carpaccio de Pecten maximus venu en TGV depuis Saint-Brieuc, ceviche de lieu jaune, daurade de la pêche de Port-Vendres ou de l'étang de Leucate et son beurre blanc, pavé de cabillaud de l'Atlantique (trop tôt pour le skrei, malheureusement) à la sauce hollandaise, sabayon et bien sûr crêpe à la farine d'épeautre, le tout incorporant à des degrés divers du jus de yuzu.

 

Diable, avant d'en utiliser 1,8 litre!

Merci Saburo.

 

 

 

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