LE VRAI "HOMME DE L'ANNEE" 2015 ?

Non , pas lui ...
Non , pas lui ...

 

 

 

Ne vous y trompez pas,

ce n'est pas de celui

sur cette photo

que je parle.

 

 

 

 

 

Il n'est pas véritablement un "ami", ce terme est trop sélectif dans mon vocabulaire personnel et nous ne nous connaissons pas assez pour pouvoir prétendre cela. Disons qu'il est un "très bon copain".

 

Nous partageons en effet certaines valeurs, humaines, politiques, culturelles. Nous avons choisi des moyens différents, complémentaires, de les promouvoir. Moi, j'ai mis la main à la pâte en devenant producteur, ce qui impose aussi des contraintes nombreuses. Lui a conservé son activité professionnelle de base, préservant ainsi son indépendance, mais jette toute son énergie dans la défense publique de ce monde agricole propre, proche de la nature, auquel il croit, et de toutes les activités qui en découlent.

 

Il a d'abord sillonné l'Europe des agriculteurs - vous remarquez le choix humoristique de mon verbe - pour le plaisir. Il a ensuite organisé des clubs, structurés ou informels, autour de lui. Il  a pris la plume - et un peu de poids en même temps, au sens propre, physique du mot, comme moi et la plupart d'entre nous - pour des articles, des chroniques, un blog ... que sais-je encore? 

 

Ensuite, et là réside le pari, l'audace et - en toute sincérité - l'exploit: il a mis sur pied un salon présentant un ensemble de producteurs répondant à son idée du "bon" ou du "correct".  Ils ne partagent pas tous la même affiliation, certains n'en ont même aucune. Ils ne s'entendent pas forcément tous entre eux. Mais j'ai compris qu'ils ont tous un dénominateur commun, et on ne peut pas dire qu'il soit "le plus petit": ils tentent d'élaborer un produit fini de qualité gustative élevée, en ayant le moins d'impact négatif possible sur la planète.

 

Et ce salon "marche" (on en reparlera).

 

Mais un danger énorme guette son créateur: la professionnalisation de son action. Son enthousiasme et son succès l'ont naturellement rapproché des "institutionnels" (les associations gastronomiques, la presse audio-visuelle, les maisons d'édition, le milieu de la table; "l'establishment", quoi) car cela multiplie son influence et augmente son audience. On le comprend. Toutefois, cela le projette au devant de la scène: une image à surveiller plutôt que le libre cours à sa spontanéité fortuite, une responsabilté collective plutôt que sa parole à lui seul, une vedettisation inévitable et le poids à porter que cela suppose.

 

Patrick Böttcher gère cela très bien pour le moment, car, vous l'aviez deviné, c'est de lui qu'il s'agit. Je compte quelques autres copains parmi les gens qui l'entourent. Je vois aussi graviter des personnages dont l'intérêt me semble plus d'ordre personnel, commercial, que le strict désir de défendre cette "bonne bouffe" - le terme est lancé - qui nous tient tant à coeur. 

 

Patrick, tu es mon "homme de l'année" 2015.

Mais, comme le criait Philippe*, 600 ans avant ma propre naissance, à son royal géniteur Jean le Bon, dans les bocages

autour de Poitiers:

 

"Père, gardez vous à droite; père, gardez-vous à gauche".

 

 

*: le même Philippe, devenu le Hardi (Philippe II de Bourgogne), allait mourir chez Andy De Brouwer, à Hal (mais pas dans les bâtiments

   des "Eleveurs") en 1404, sans doute victime d'une épidémie de grippe. Suivant la coutume, son corps fut découpé en plusieurs morceaux

   après qu'on l'eût embaumé. Ses restes sont éparpillés entre Hal, la basilique Saint-Denis et l'église chartreuse de Champmol.

   On pourrait donc dire de lui: "Enterrez-le à droite; enterrez-le à gauche" ! 

 

 

 

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