UNE DEHAZE A VALRAS

La mer qui fait péter: choucroute  bien garnie
La mer qui fait péter: choucroute bien garnie

 

 

 

 

Coxyde fort bien

représentée

en terre héraultaise

 

 

 

 

 

 

 

Je vous ai déjà parlé souvent du couple "pas Piau": Evelyne Deroche (patronyme conservé), alias "chef", et son mari Olivier Piau. C'est un de nos rares clients dans l'Hérault où beaucoup de restaurants qui nous représentaient ont cessé leur activité ou bien totalement changé de personnel et de style; le dernier en date étant celui des jumeaux Pourcel.

 

Mais nous ne devons pas nous plaindre: cette adresse-ci vaut le détour. Oh, la carte n'est pas kilométrique, mais tout est préparé au départ de produits frais et ... dans la cuisine d'Evelyne.  Les cuissons sont précises, les accompagnements soignés. On ne passe pas une demi-heure à dresser les assiettes plutôt qu'à réellement cuisiner. Notez que l'un n'empêche pas l'autre mais cela impose alors une équipe nombreuse. Ici, l'équipe c'est ... eux deux. Nous, à l'inverse d'une sauteuse de qualité, on adhère totalement.

 

Olivier Piau a fait ses premiers pas dans le milieu de la restauration,  à peu près à l'âge où les "teenagers" commencent généralement à prendre leur pied (il y a une logique interne au récit), dans le Bachten de Kupe. Il faut que je vous raconte cela, pour ceux qui ne se souviennent pas de mon billet de février 2014. Ils seront pardonnés.

 

Ma grand-mère à moi, Bobonne, qui m'a, sinon éduqué, du moins fait grandir, dirigeait d'une main de fer les colonies de vacances caritatives de la commune d'Etterbeek. Leur président naturel, le bourgmestre de la localité (équivalent belge du maire d'une municipalité en France) venait inspecter les lieux une à deux fois par an. Généralement, on l'hébergeait "à la maison", au 50 de l'avenue Pierre Sorrel dont je vous ai déjà parlé. Ma mère y est née.

 

L'âge avançant, cet homme de taille imposante éprouvait de plus en plus de mal à gagner les chambres d'amis au deuxième étage, d'autant que la salle d'eau était située plus bas. Et comme on buvait déjà bien dans ma famille ... 

 

Quelques centaines de mètres plus loin, vers les numéros trente mais du côté impair de la rue, une auberge / pension de famille ornée de bacs à géraniums répondait de manière fort adéquate à l'enseigne de "La Pension Fleurie". Le bon mayeur y prenait ses quartiers. Il avait d'ailleurs été jeune lieutenant d'artillerie sur le front de l'Yser, non loin de là, quelque 55 ans plus tôt.

 

Figurez-vous que c'est exactement là qu'Olivier Piau entama sa carrière. A small world, isn't it

 

Notre menu? Foie gras pour Christine, qui le prépare elle-même fort bien par ailleurs. Et une brandade de morue, avec des pommes de terre "qui ont goût à pomme de terre". La mère a picoré. Ensuite, le pavé de cabillaud pour Christine, tandis que la paire Charlier de notre party, donc le fils et la mère,  s'est ruée sur la "choucroute de la mer". Vous me suivez? 

 

J'ai oublié de vous signaler un autre attrait de cette adresse: sa carte des vins. Elle ne compte "que" une double page mais fort intelligemment conçue: beaucoup de crus du LR, beaucoup de beaux vins blancs, et des coefficients très étudiés. Résultat: des bouteilles sur toutes les tables. Ma mère boit surtout du Sancerre (blanc), en dehors des nombreuses autres bouteilles, plus variées. Depuis peu, elle se laisse aller au Chablis mais je suis moins à l'unisson de ses choix. Le Chablis de qualité existe, et il est même plutôt en renouveau, mais il est noyé dans la masse des congénères moins réussis. L'appellation est effectivement "protégée" et donc en pleine expansion volumique. Ce vin, qui devrait être de belle acidité, possède une réputation diurétique. Il provoquerait donc par contre une contraction volémique. Paradoxe. Mais c'est à la maison Sauzet que nous avons laissé le privilège de nous réhydrater. Au Delphinium, vous pouvez faire votre choix d'après la partie gauche des pages, sans téléphoner d'abord au sponsor ou au Crédit Agricole (biffez la mention inutile). Le "village" 2013  de la rue de Poiseul est une merveille: boisé à peine perceptible, acidité diaphane et aucune amertume en fin de bouche. 

 

Enfin, un nouvel affineur s'est installé à Béziers et il semble connaître son métier. Le plateau fromager avait toujours été un point fort de la maison, qui dispose des espaces réfrigérés nécessaires. Il a encore gagné en diversité en allant s'approvisionner à cette nouvelle adresse.

 

Vous l'avez compris, entre Palavas-les-Flots et Gruissan,

une seule adresse pour bien manger: chez Evelyne et Olivier.

 

 

 

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